Certains espéraient peut-être qu’en faisant tourner des centaines de modèles climatiques différents, au lieu d’une douzaine, les prévisions du réchauffement climatique pourraient être affinées. C’est tout l’inverse : les premiers résultats publiés par le projet climateprediction.net accroissent l’incertitude. Pour un niveau de CO2 dans l’atmosphère multiplié par deux par rapport à la période préindustrielle, la hausse de la température varie de 2°C à 11°C, selon l’analyse publiée aujourd’hui dans la revue Nature.
Lancé en septembre 2003, climateprediction.net mobilise les capacités inutilisées des ordinateurs personnels pour faire tourner une grande quantité de modèles climatiques. La Terre a été découpée en centaines de cubes afin de faire tourner pour chacun un modèle avec de sensibles variations des paramètres. David Stainforth (Oxford, UK) et ses collègues ont finalement récolté 60.000 résultats dont ils ont extraits 2.000 modèles climatiques crédibles.
La majorité des modèles donne une hausse de la température autour de 3,4°C mais les extrêmes ont été repoussés, allant jusqu’à une hausse de 11,6°C, agrandissant ainsi la fourchette par rapport à celle du panel d’experts de l’ONU qui situe la hausse entre 2 et 5°C environ. Les chercheurs du projet climateprediction.net doivent encore préciser sur quelle échelle de temps ces changements climatiques se produisent. Et améliorer les modèles en fonction des connaissances. Les nuages sont la principale source d’incertitude, soulignent les chercheurs.
Recueilli par Alain Pelosato
Source Sciences et avenir