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Pour ce onzième tome des Annales du Disque-Monde en poche, le lecteur a droit à un postulat de départ plutôt simple mettant en scène l’un des personnages les plus connus du cycle, la Mort en personne ! La Mort qui a disparu en abandonnant sa charge, pour se reconvertir dans le travail agricole. Pendant ce temps, la situation ne pouvant comme de bien entendu que dégénérer dans les rues d’Ankh-Morpork et d’ailleurs, les morts ne veulent pas rester sous terre et une énergie vitale s’accumule jusqu’à donner vie aux gros mots à peine prononcés ! Sans parler de la Mort aux Rats qui viendra même faire une apparition. Car si plus aucune créature ne peut plus mourir, il y a forcément des conséquences, hilarantes, comme pour ce tas de compost qui causera bien du souci à la bande de l’archichancelier. Pour autant, le Faucheur ne joue pas uniquement la carte de l’humour loufoque à tout va si caractéristique de Pratchett. On retrouve en effet plus d’émotion qu’à l’accoutumée, avec notamment le séjour de la Mort chez mademoiselle Trottemenu, et ses errements tandis qu’il (Oui, la Mort est un mâle, un mâle nécessaire) essaie d’appréhender tant bien que mal la vie, prenant conscience de choses auxquelles il n’avait jamais pensé. À ce titre, la fin est vraiment remarquable, et nous ferait presqu’oublier de surprenantes sautes de rythme pour un Pratchett.


Le Faucheur, de Terry Pratchett, Pocket, traduction Patrick Couton. 314 p.


Emmanuel Chastellière