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  Sommaire - Films -  G - L -  Le Fantôme de l’Opéra
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"Le Fantôme de l’Opéra" de Joel Schumacher

 

Avec Gerard Butler, Emmy Rossum, Patrick Wilson
Sortie le 12 janvier 2005

Publié pour la première fois en 1910, le célèbre roman de Gaston Leroux a fait le tour du Monde inspirant pour le grand comme pour le petit écran plus de 135 adaptations dans plus de 25 langues et plus de 35 pièces de théâtre, ballets et spectacles.

Près d’un siècle après sa publication l’histoire du Fantôme n’en finit pas de nous passionner : Cette fois, c’est à une somptueuse et ambitieuse adaptation de la célèbre comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber (Evita, Cats...) qui triomphe à Broadway depuis presque 20 ans que Joël Schumacher (Batman Forever, Le Client....) nous convie.
L’histoire d’amour passionnée et tragique qu’inventa Gaston Leroux nous emporte en 1870 dans les souterrains du prestigieux Opéra de Paris où un fantôme, génie musical défiguré vit reclus dans ce labyrinthe, menaçant et terrifiant tous ceux qui y vivent et y travaillent.
Pourtant, pour Christine (Emmy Rossum), jeune élève résidant à l’Opéra, il est le mystérieux « Ange de la Musique » envoyé par son défunt père. Il la conseille et l’aide à devenir une chanteuse d’exception et tout en développant son talent exerce sur elle un étrange contrôle...
Lorsqu’au pied levé, elle est obligé de remplacer la Diva, son talent éclate au grand jour et c’est pour elle le début d’une grande carrière et.... l’aboutissement du plan du fantôme.
Subjugué par la voix de Christine, le Vicomte Raoul de Chagny (Patrick Wilson) - nouveau propriétaire du théâtre - tombe éperdument amoureux d’elle au grand dam du fantôme fou de rage et de jalousie : entre les deux rivaux, la guerre est maintenant déclarée !
Ici les acteurs chantent leur propre « part » excepté pour Minnie Driver qui dans une excellente performance nous présente la capricieuse et très drôle Diva Carlotta et son amusant accent italien.
Emmy Rossum qui joue le rôle de Christine possède une superbe voix de soprano et dans ce love triangle sa voix si angélique nous fait aisément comprendre le choix du fantôme.
Wilson et sa voix de ténor matche parfaitement avec celle si pure de Rossum et avec la profonde performance de Butler. Il y a nombre de tension entre les 2 hommes et Christine et à travers leurs chants nous ressentons ce qu’ils éprouvent.
La vigoureuse interprétation de Gérard Butler en fantôme rôdant dans le théâtre avec un masque cachant la moitié de son visage défiguré et dont rien ne peut stopper l’obsession de faire de Christine une Diva et.... son amante est magistrale. Son amour est profond et désespéré, Il est capable de tuer pour elle - et il le fera -, et de croiser le fer avec son jeune rival Raoul. Dans ce rôle, Butler donne le maximum chantant ses solos avec une terrifiante conviction.
Seule ombre au tableau : le fantôme n’est pas la hideuse créature décrite par Gaston Leroux. Cette comédie musicale est plus.... romantique et notre fantôme est tellement sexy, énigmatique et poignant qu’entre Wilson (Raoul) si terne, si effacé et Butler (le fantôme) j’aurai sans aucune hésitation choisi Butler. Soyons honnête Mesdames, si le fantôme n’avait pas été psychologiquement « dérangé » Raoul n’aurait jamais pu obtenir l’amour de Christine !
Schumacher a su pointer du doigt la sensualité de certaines scènes et vous pouvez sentir monter l’émotion et la fièvre lorsque le fantôme emporte en gondole Christine dans son antre l’implorant de chanter et, tandis que la voix cristalline de la jeune fille s’élève, des chandelles s’allument comme par magie et sortent de l’eau, projetant leurs lueurs fantasmagoriques. Les épaules dénudées de Rossum, et la chemise ouverte de Butler, laissant deviner sa poitrine alors qu’il chante « Abandonnes tes pensées et laisses venir le rêve » ne peuvent que nous séduire et... Christine subit l’étrange fascination dégagée par le fantôme et se laisse séduire !
J’ai beaucoup aimé Miranda Richardson (Madame Giry) en Maîtresse de Ballet qui en sait plus qu’elle ne veut bien le dire sur le fantôme et lorsque pour la première fois nous découvrons l’enfance du fantôme l’on ressent et comprend encore davantage sa douloureuse condition.
La photographie de John Mathieson (gladiator), les décors d’Anthony Pratt (Excalibur) et les costumes d’Alexandra Byrne (Elizabeth) sont absolument somptueux nous menant de la séquence des chandeliers - si superbement chorégraphiée - à l’opulence et à la splendeur du bal masqué : on en reste sans voix.
Dans un Monde d’où toute passion a pratiquement disparu, un excès de romantisme n’est certainement pas pour déplaire, aussi laissez le fantôme vous séduire par ses somptueux visuels et la dramatique et passionnante musique d’Andrew Lloyd Webber qui nous entraîne dans cette histoire d’amour et de torride obsession.....
Avec ses captivants héros et son sens inné du glamour ce « Fantôme » est une romantique et sombre fantaisie visuellement magnifique, un spectacle épique merveilleusement filmé et magistralement dirigé et a moins d’avoir un cœur de pierre vous ne pourrez qu’être ému par ses splendides lyriques.....
Désormais, lorsque vous verrez une rose rouge vous ne la regarderez plus avec les mêmes yeux !

Andrée Cormier



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