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  Sommaire - DVD -  G - L -  Le Retour du roi
"Le Retour du roi"
de Peter Jackson
 

Titre Original : Lord of the Rings - The Return of the King
Réalisation : Peter Jackson
D’après : J.R.R Tolkien
Interprétation : Elijah Wood (Frodon Sacquet)
Ian Mc Kellen (Gandalf le Blanc)
Sean Astin (Sam Gamegie)
Viggo Mortensen (Aragorn)
Orlando Bloom (Legolas Greenleaf)
John Rhys-Davies (Gimli / Sylvebarbe)
Bernard Hill (Roi Théoden)
Miranda Otto (Dame Eowyn)
Billy Boyd (Peregin Touque, dit Pippin)
Dominic Monaghan (Meriadoc Brandebouc, dit Merry)
Andy Serkis (Smeagol / Gollum)
Liv Tyler (Arwen Undomiel)
Christopher Lee (Saroumane The Wise)
Brad Dourif (Grima Wormtongue)
Hugo Weaving (Elrond)
Sir Ian Holm (Bilbon Sacquet)
Cate Blanchet (Galadriel)
Karl Urban (Eomer)
etc.

Durée : 4h01
Année : 2003

Verdict : 11 /10

Résumé :

La bataille finale pour la Terre du Milieu est engagée. Sam et Frodo, guidés par Gollum, approchent de la Montagne du Destin afin de détruire l’Anneau Unique forgé par Sauron.
Pendant ce-temps, les forces du Seigneur des Ténèbres se rassemblent en vue de détruire Minas Tirith, la capitale du Gondor et le dernier bastion des Hommes.
Aragorn, Legolas et Gimli partent à la recherche d’une armée suffisamment nombreuse pour affronter les Orques du Mordor et s’aventurent en des lieux hantés.
Gandalf le Blanc, lui, choisit de défendre la Cité Blanche de Minas Tirith où l’intendant Denethor semble avoir perdu la raison.
Le Roi Théoden, conscient du caractère suicidaire de l’entreprise, rassemble pourtant les Cavaliers du Rohan pour un dernier baroud d’honneur. Eomer et Dame Eowyn, incognito, s’apprêtent à affronter le plus puissants des serviteurs de Sauron, The Witch King Of Angmar, le chef des Nazgul.
"A la guerre et à la fin du monde" !

Critique :

Après trois ans d’attente fébrile, le voyage touche à son terme. Peter Jackson peut se targuer d’avoir gagné son pari au-delà des espoirs les plus fous. Les trois films de la saga ont reçu une pluie de récompenses inimaginables (onze Oscars pour ce seul chapitre), un succès critique unanime (excepté quelque intellos français en mal de publicité) et engendré des recettes démentielles. Le Retour du Roi est à présent le second plus gros succès commercial de tous les temps, derrière Titanic.
Le Retour du Roi était déjà magnifique dans son format cinéma. Après trois visions de ce monument, je pensais que Jackson ne pourrait que l’affadir en l’allongeant au-delà du raisonnable. Quelle erreur ! Car si certaines séquences supplémentaires apportaient finalement peu au précédent volet, les morceaux choisis par le génie néo-zélandais pour enrichir sa fresque titanesque sont, cette fois, tous parfaitement à leur place.
Aujourd’hui, le Retour du Roi est un chef d’œuvre absolu, dénué du moindre défaut et de la plus infime scorie.
Le meilleur film de tous les temps ?
Probablement !
Jugeons donc des ajouts de cette version longue, laquelle intègre plus de quarante cinq minutes de scènes additionnelles.
Comme toujours, ceux-ci rendent le film plus époustouflant et homogène. Outre les nombreux détails disséminés au gré du métrage afin d’en accentuer le caractère épique et grandiose, Jackson nous propose des séquences entières inédites.
La mort de Saroumane, sous la main de Grima - un clin d’œil évident au Dracula de la Hammer - est évidemment un des passages les plus essentiels de la version longue puisqu’il lève le voile sur les questions laissées en suspens par le format cinéma.
Ensuite intervient un songe d’Eowyn qui renforce le lien l’unissant à Aragorn. Une jolie séquence, pas aussi indispensable que la précitée mais intéressante.
D’autres passages (Le déclin du Gondor, L’élève d’aucun Magicien, Peregrin, garde de la Tour) nous font pénétrer plus intimement dans l’esprit de certains protagonistes plus secondaires. Ils accentuent l’aspect cohérent de cette gigantesque saga et augmentent notre sympathie pour les personnages : Denethor, par exemple, est moins unidimensionnel et presque pathétique dans sa folie.
Le renforcement des relations entre Sam, Frodo et Gollum rend également les réactions du Porteur de l’Anneau plus plausibles devant les mensonges et insinuations de leur guide ambivalent.

Le second disque est moins pourvu en nouvelles séquences mais on note néanmoins quelques adjonctions considérables.
Citons la très importante scène des Pirates d’Umbar, attaqués par l’Armée des Morts. Même si le public perd l’effet de surprise du débarquement d’Aragorn en lieu et place des pirates attendus, cette scène (la première du second disque) s’avère cruciale pour la suite de l’intrigue.
Le combat de Gandalf face au Roi Sorcier est un peu bref mais montre suffisamment la puissance du Nazgul pour rendre son affrontement suivant avec Eowyn plus palpitant. Mais on aurait aimé que le duel entre le magicien et le roi déchu soit plus explosif. Ce sera la seule minime critique que je formulerai à l’encontre du film.
Autre passage essentiel : la maîtrise du Palantir par Aragorn qui nous explique l’empressement de Sauron à mobiliser son armée. Un très bon moment.
Vient ensuite un instant romantique entre Faramir et Eowyn, après l’intermède des maisons de guérison, et un bref enrôlement de Sam et Frodo chez les Orques. Ensuite, on trouve la très importante (surtout pour les fans du roman !) altercation entre La Bouche de Sauron et les membres de la Compagnie. L’horrible émissaire du Seigneur des Ténèbres tente de faire perdre l’espoir à Aragorn et ses amis mais un coup d’épée mettra "fin à la discussion".
Toutes les séquences inédites, ou presque, de cette seconde partie se retrouvent en fait à la moitié du disque et ce choix heureux brise le rythme trop rapide de la version cinéma en privilégiant les rapports personnels.
Jackson parvient ainsi à équilibrer de manière exemplaire les batailles gigantesques (les plus impressionnantes et les plus belles de l’histoire du cinéma, aucun doute la dessus !) avec les doutes des personnages. Il s’attarde un instant sur Aragorn tenté par la voix de Sauron, s’accorde un passage optimiste entre Gandalf et Pippin alors que la défaite semble certaine, se permet des plans supplémentaires d’un champ de bataille dévasté qui prouve que la victoire ne fut pas aisée, etc.
Bref, Jackson complète et enrichit son œuvre en vue la polir comme un joyau, avant un dénouement que certains jugèrent un peu longuet mais qui, finalement, passe très bien.
La vie continue et le réalisateur tient à nous le montrer, jusqu’au plan magnifique du dernier bateau elfique quittant les rivages de la Terre du Milieu.
Après plus de onze heures de spectacle, tel un compositeur revenant à la note initiale pour clore sa symphonie, Jackson referme son grand livre d’image sur la porte d’une maison qui se ferme, en écho au prologue du premier film.
Une preuve supplémentaire de son talent et de sa cohésion.
Tout simplement

MONSTRUEUX !

Pizzoferrato Fred



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