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  Sommaire - DVD -  M - R -  Punisher
"Punisher"
de Jonathan Hensleigh
Avec Tom Jane, John Travolta, Rebecca Romijn-Stamos
Gaumont Columbia TriStar Home Vidéo

2004 constitue quand même l’année des plus grands ratages de films attendus. Catwoman en est le leader, suivi par Anacondas, Blade trinity, Open water, plus quelques autres et aussi et surtout ce pathétique Punisher. De nouveau une adaptation d’un comics, un genre qui se portait bien jusqu’ici (les 2 Spiderman, Blade 2, les X-Men), la seconde tirée de ce titre après la version de Mark Goldblatt, déjà ratée mais qui avait au moins le mérite d’avoir un Dolph Lundgren bien plus crédible que Thomas, pardon « Tom », Jane. Ce dernier avait pourtant fait bonne impression dans le peur bleue de Renny Harlin avant qu’on ne découvre le nullissime Dreamcatcher de Lawrence Kasdan et qu’on ne rencontre en « live » Thomas « Tom » Jane qui se révéla être un des acteurs les plus désagréables, prétentieux voir pire jamais rencontrés ! Bon, c’est vrai que ça ne veut rien dire, un acteur c’est un pion entre les mains d’un metteur en scène. Ouais, ben là, ça confirme ce qu’on redoutait.

Le Punisher, c’est Frank Castle, un flic devenu complètement psychopathe et destructeur suite à l’assassinat de sa famille par la pègre, en l’occurrence ici, le (ridicule) mafieux Howard Saint (John Travolta, qui rempile en sale gueule de con, mâchoires serrées, faux dur de pacotille). S’enterrant dans l’anonymat, il prend les armes, arbore un T-shirt avec une tête de mort dessinée dessus, et décide d’éliminer tous ces criminels. Sur le papier, dans le comics, Castle est un dégénéré de la gâchette, un homme qui a tout perdu au point de ne vivre que pour se venger et tuer. Un gars dans la mouvance d’un bronson, d’un dirty Harry voir, et là, le comble va être atteint, d’un Mad max. En effet, quand Max perd toute sa famille, il se transforme en machine à tuer, immorale, vivant dans son passé perdu et ses exécutions à venir. Hé bien, figurez-vous que Hensleigh fait périr la famille de Castle comme dans Mad Max, et applique même une éxécution comme le fait max à la fin du 1er film ! Un hasard ? Non, oh que non, il l’avoue lui-même dans le commentaire audio du film. D’accord, pourquoi pas mais alors, il faut aller jusqu’au bout et transformer ce flic en vengeur impitoyable et fou, faire du film un vrai polar hard-boiled (vous ignorez ce que c’est ? Ben, Man on fire de Tony Scott en est un par exemple !) ! Ce qu’il n’est pas, Castle se découvre un trio de voisins de palier sympas dont une nana renversante (Rebecca Romijn-Stamos, la Mystique de X-men ), s’amuse à torturer un cave en grillant un steak pour lui faire croire que c’est son cul qu’il grille ( !!!), et bien d’autres trucs du même acabit. Plus on avance, plus Tom Jane devient ridicule, plus le film s’enfonce dans un polar basique d’action un peu violente. Rien à sauver ? Si, les 20 dernières minutes, enfin, le Punisher arrive, enfin, on voit ce qu’aurait du être l’intégralité du film, et si il n’y avait pas cette fausse note de voitures explosant en dessinant une tête de mort, et surtout ce stupide plan sur Castle trônant solitairement sur un pont en nous révélant que désormais, il serait seul pour châtier les méchants et que telle serait sa malédiction (ils nous font tous le coup maintenant, mais avec Catwoman, celui-ci est le plus ringard !), on pourrait dire que toute cette ultime partie serait la meilleure. Quelque part, elle l’est, mais pas jusqu’au bout, histoire de ne pas renier la quasi-intégralité de ce qui précédait. Comme souvent dans le cas d’un mauvais film qui a couté cher, l’édition DVD proposée se révèle assez impressionnante. Ici, disons le franchement, c’est meilleur que le film, tout simplement ! L’ensemble est essentiellement constitué par des making-of dignes de ce nom à savoir 2 documentaires réalisés à même le tournage, qui font plus l’effet d’une caméra cachée révélant ainsi l’envers du décor qu’un simple making-of promotionnel. Ensuite, le commentaire audio est très instructif, Hensleigh croyant dur comme fer à la réussite de son film, précisant ainsi des inspirations qui auraient dû être la ligne de conduite de son film et non celles de quelques séquences (tout ce qui rappelle Mad Max par exemple). Quant aux scènes coupées, elles ne sauvent jamais ce qu’aurait pu être Punisher. Tel est cette dernière adaptation de comics, dont on peut légitimement attendre encore celui qui en fera une digne de ce nom, c’est à dire celui qui osera faire un film aussi noir, violent, extrême et fataliste que peut l’être ce personnage.

Stéphane Thiellement

Note : film : 2/10 DVD : 7/10 (copie superbe, format 2.35 image 16/9ème compatible 4/3, vostf)
Bonus (vostf) : scènes supplémentaires ; 2 documentaires sur le tournage ; clip musical ; commentaire audio du réalisateur.



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