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  Sommaire - DVD -  G - L -  Le Jour d’après
"Le Jour d’après"
de Roland Emmerich
 

Avec Dennis Quaid, Jake Gyllenhaal, Sela Ward, Ian Holm
20th Century Fox Home Entertainment

Qui aurait cru qu’un jour on puisse dire d’un film qu’il s’agit là du meilleur du réalisateur de (pour commencer par les pires) Joey (un de sa période allemande), Universal soldier, et surtout Independance day, film qui aujourd’hui ne trompe plus personne, même ceux qui l’avaient bien aimé à sa sortie (20 minutes de délire d’effets spéciaux pour 100 minutes de ridicule !) et aussi de (dans ce qu’il ya de mieux, sans être remarquablement meilleur non plus) Moon 44 (encore un de sa période allemande, mais acceptable), Godzilla (je sais, les puristes vont hurler mais au moins, par rapport à Independance day, on en a pour son argent !) et The patriot (celui avec Mel Gibson, pas la daube avec Steven Seagal, faut pas pousser !), où Roland Emmerich démontrait sur quelques scènes un véritable savoir faire non tributaire des effets spéciaux. Bref, vous l’aurez compris, Le jour d’après est le meilleur film de Roland Emmerich, celui dont on pouvait craindre le pire mais qui se révéla être un des blockbusters les plus réussis de 2004 (rappelons que c’est Spiderman 2 qui domine l’année dans cette catégorie, et Catwoman qui en est le pire). L’histoire est toute bête : suite à des bouleversements météorologiques, une partie de la terre se refroidit de manière spectaculaire et non plus sur quelques décennies mais sur quelques jours. Au milieu de ces catastrophes, le climatologue Jack Hall part de Philadelphie pour New-York, au milieu d’un paysage devenu glaciaire, rechercher son fils.

Ca, c’est le petit « pitch » du film, la partie la plus souvent critiquée. Pourtant, au travers de ce périple, on traverse l’envergure du désastre s’abattant sur notre planète. Il faut quand même remettre certains éléments à dimension humaine pour mieux mesurer le gigantisme de ce qui changera pour un pays (voir Gangs of New-York), voir l’humanité entière. La réussite du Jour d’après, repose bien évidemment sur des effets spéciaux ahurissants, mais ça, on sait que dans ce domaine, Emmerich est quand même très doué. Sauf qu’ici, c’est tout de même ce qu’on a vu de plus impressionnant depuis bien longtemps. En même temps, il livre un des meilleurs films catastrophe vus depuis longtemps, du moins digne de ce nom. Parallèlement, ce qui agaçait sérieusement chez Emmerich auparavant, son fanatisme pro-américain (même quand il tournait en Allemagne, plus américain qu’un américain, le gars !), disparaît ici au profit d’une nouvelle vision plus acerbe et critique des USA. En même temps, Emmerich n’abandonne pas son cynisme, il lui donne juste une autre direction (les USA traversant le Rio Grande pour aller se réfugier au Mexique, par exemple). Autrement, à part ce léger petit défaut, Le jour d’après est un superbe spectacle, qui peut se révéler assez inquiétant car assez proche de nous, remarquablement bien agencé, qui couvre bien toute l’ampleur du désastre sans se limiter aux USA. Donc, on peut réitérer ce qui a été dit précédemment : Le jour d’après est bel et bien le meilleur film de Roland Emmerich tout en étant un excellent blockbuster. Maintenant, le risque avec l’édition DVD d’un tel film, c’est d’être pourvu de bonus très conventionnels, efficaces mais simplement commerciaux, voir par exemple ceux de Troie. La surprise n’en est que meilleur de découvrir qu’enfin, même les blockbusters commencent enfin à avoir des bonus plus fouillés, voir plus « personnels » dans le sens où on sent que le réalisateur a vraiment des révélations à faire, des points de vue à émettre, des regrets à dire, signes qu’il a vraiment cru à son film, qu’il l’a quand même fait avec une partie de ses tripes (pas comme un Wolfgang Petersen, par exemple...). Ici, en bon technicien qu’il est, Emmerich dévoile certains effets spéciaux, revient sur les scènes coupées en les commentant et profitant au passage de revenir sur certains détails du film qui pour lui n’ont pas été approfondis. Vu le sujet, tout ce qui a trait à ces catastophes climatiques se révèle aussi intéressant, et pour terminer encore plus positivement, on se surprendra à revoir certains passages du film avec le commentaire audio d’Emmerich, qui se révèle véritablement ici un artiste des plus consciencieux, un réalisateur qu’on ne pensait plus redécouvrir un jour.

Stéphane Thiellement

Note : 9/10 DVD : 9/10 (copie parfaite, format d’origine 2.35, image 16/9ème)
Bonus : sur disque 1, commentaire du producteur, du scénariste et du réalisateur ; sur disque 2 : making-of des effets spéciaux, documentaire sur la climatologie de demain, 10 scènes coupées commentées ou non, animation vidéo sur les villes du monde sous la glace.



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