6,5/10

Dans quelle réalité vivons-nous ? Ou plutôt, dans quelle réalité temporelle ? Ne sommes-nous pas en train de revivre une certaine période de notre vie, sans le savoir ? Tellement plongé dans notre histoire personnelle, que l’on ne se rend pas compte des bugs du programme indiquant que rien de tout ceci n’est réel, qu’il ne s’agit là que d’une réalité virtuelle qui attend notre bon vouloir pour mettre fin à la séance ?

C’est ce que tente de nous faire croire Christopher Priest avec ce roman, intéressant, mais qui se complique inutilement la tâche en complexifiant certaines parties de son histoire, apportant ainsi des lourdeurs au récit qui n’en demandait pas tant. Il devient effectivement difficile d’attribuer à quelle réalité appartient le héros de l’histoire, arrivé à la fin du récit. Teresa Simons, enquêtrice au FBI, et qui a perdu son mari lors d’un massacre perpétré par un fou armé, va tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé ce jour-là, en utilisant les machines appelées ExEx (les Extrêmes) qui permettent de revêtir, dans une réalité virtuelle, la peau des victimes, de l’assassin, ou d’un simple passant. L’histoire va se compliquer quand elle va réaliser que l’homme qui a tué son mari a lui-même utilisé un ExEx avant de décimer une partie des forces de l’ordre et de la population d’un petit village ; et que survient-il quand on se trouve soi-même dans un ExEx, et qu’à l’intérieur de celui-ci, on utilise un autre ExEx ? Un certain mal au crâne pour le lecteur, bien que les idées soient bel et bien intéressantes, pour un récit qui aurait toutefois mérité d’avoir une centaine de pages en moins.

Grégory Covin

Les Extrêmes (The Extremes) - Christopher Priest - traduit de l’anglais par Thomas Bauduret - Folio SF - octobre 2004 - 488 pages - 7,50 euros