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  Sommaire - Films -  G - L -  La Planète des Singes
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"La Planète des Singes" de Tim Burton

Avec Mark Wahlberg, Tim Roth, Helena Bonham Carter, Michael Clarke Duncan, Paul Giamatti, Estella Warren, Cary-Hiroyuki Tagawa, Kris Kristofferson. 120 mn Sorti le 22 août 2001 ++++

Pour La Planète des Singes Tim Burton ne voulait faire ni un remake, ni une suite du premier film mais était plutôt désireux de revisiter le monde créé par Pierre Boulle. Le thème général reste le même avec un astronaute dont la navette spatiale s’écrase sur une planète inconnue dominée par les singes et où les hommes sont réduits en esclavage mais il ne s’agit plus ni des mêmes personnages, ni de la même planète.
Ici, la société des singes est dirigée par un régime dictatorial à la tête duquel se trouve le Général Thade, tyran cruel et pervers qui éprouve une haine viscérale à l’égard des humains qu’il rêve d’exterminer jusqu’au dernier. Il n’a qu’une faiblesse : l’amour qu’il porte à Ari, chimpanzé d’une radieuse beauté qui, en tant qu’activiste militante des Droits de l’Homme, prône la coexistence pacifique entre les deux espèces. Étranger à cette planète, le Capitaine Leo Davidson va résister à cette dictature militaire, devenir malgré lui le symbole de la lutte contre l’oppression et entraîner des bouleversements sociaux révolutionnaires.
L’adaptation de Burton est beaucoup plus noire et plus violente que celle de Schaffner et aborde de front des thèmes tels que l’intolérance, le racisme, la religion, l’esclavagisme, la torture, la dictature ou encore le génocide.
La réussite du film repose sur la crédibilité des singes mais il s’agit avant tout d’un film “ d’acteurs ” et le spectateur reste plus subjugué par la performance de ces derniers (tout particulièrement celle de Tim Roth qui mérite un Oscar pour son interprétation du Général Thade) que par l’illusion des maquillages. En comparaison, Mark Wahlberg manque incontestablement de carrure et de charisme dans son rôle de libérateur des opprimés.
Grâce à son imagination débordante et son extraordinaire sens visuel, Burton nous offre un regard décalé sur ce monde inversé où les humains sont considérés comme des créatures inférieures sans âme. L’inoubliable Statue de la Liberté a été remplacée par une séquence finale plus terrifiante encore dans ses implications, le film devenant en quelque sorte le reflet de notre société où, de plus en plus souvent, la “ bête ” tapie au plus profond de chacun d’entre nous ne demande qu’à reprendre le dessus.

Josèphe Ghenzer



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