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Sommaire - BD -  Valérian T19 : Au Bord du Grand Rien


"Valérian T19 : Au Bord du Grand Rien" de Pierre Christin, dessin Jean-Claude Mézières


9/10

La Terre a disparu. Il se chuchote qu’elle pourrait s’être échouée dans le Grand Rien, là où commence l’univers en formation. Laureline et Valérian veulent retrouver leur planète d’origine et rentrer à Galaxity, la mégapole qui était la capitale de l’empire terrien. Présentement, ils sont aux confins, sous la couverture de marchands ambulants, et cherchent une confirmation aux rumeurs et un moyen d’explorer ce vide. Ils recrutent une jeune couturière au chômage. Ils fuient la vindicte des space-flics du Triumvirat. Ils capturent, « la main dans le sac », deux Limboz, des voleurs invisibles mais puants, qui viennent du Grand Rien. Ceux-ci avouent leur ignorance sur la Terre mais parlent des Wolochs, des entités mystérieuses, à l’apparence de gigantesques pierres taillées. Pendant que Laureline passe un marché de scaphandres avec la commandante Singh’a Rough’a, une exploratrice qui veut ouvrir de nouvelles routes dans l’antimatière, Valérian est embarqué, avec son fidèle Schniarfeur pour la prison-labyrinthe. Est-ce enfin l’occasion d’aller plus loin dans leur quête ? Mais encore faut-il que Valérian soit libre !

La reprise de cette série atypique et unique dans la BD est une des bonnes surprises de cet automne. Mais plutôt que de série, il faudrait parler d’une succession de récits sans obligatoirement de lien entre eux puisque les héros se déplacent dans l’espace-temps. Les auteurs prennent juste le plaisir de raconter une histoire qui flirte avec la poésie, qui baigne dans un humour bon enfant et met en œuvre une imagination débordante tant dans le scénario que dans le dessin. En effet, sans aller jusqu’à faire un parallèle entre Matisse et Mézières, il faut reconnaître que ce dernier sait aussi, en quelques traits, dresser un portrait, finaliser un paysage fantastique, un engin révolutionnaire, une silhouette fort agréable ou un monstre des plus réussis pour sa laideur.
On peut cependant regretter que, dans ce premier tome, l’intrigue prenne le temps de s’installer. Il n’y a pas avalanche de révélations, mais à travers le Schniarfeur, cet être fétiche, les auteurs nous offrent une multitude de remarques cocasses, d’annotations, de pensées sur le statut du commerçant, sur la nature du travail, sur la capacité des héros, sur un environnement injuste...

C’est un plaisir de renouer avec ces personnages qui traversent notre espace-temps depuis 1967, date de leur première apparition dans Pilote, (Mâtin ! Quel journal !) retrouver Valérian, (cet agent-spatial temporel, superbe anti-héros) et surtout Laureline, véritable support de la série. Initialement, celle-ci apparut comme une licorne avant de muter sous la forme d’une adolescente fragile puis de devenir la femme épanouie et sensuelle qui porte cette nouvelle histoire.
Juste une simple remarque pour ne pas paraître trop dithyrambique : M. Mézières aurait pu réserver l’exclusivité de son Chemin des Étoiles à la ville de Lille.

Serge Perraud

Valérian T19 : An Bord du Grand Rien, Scénario de P. Christin, dessin de J.-C. Mézières, Dargaud, octobre 2004, 48 pages, 9,45 €




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