– Comparaît, ce jour, Anne Bréjinski, membre du deuxième cercle. Service d’épuration d’objets.

Anne Bréjinski est en couple et vient d’obtenir l’autorisation d’avoir un bébé suite à une vague de « retranchements naturels ». Elle doit aller chercher son enfant dans sept mois. Étant membre du 2° cercle (la classe moyenne ?), cette fonctionnaire a pour mission de détruire les résidus. Parmi ceux-ci se trouve la Joconde (1).
Son travail l’amène à circuler dans le 3° cercle. Les gens y vivent dans des habitations sans meubles, ni portes, ni fenêtres. C’est là qu’elle découvre un petit sachet contenant des graines de tomates.
Intriguée, fascinée, elle l’emmène et commence à faire pousser clandestinement le plant de tomate.
Cette société dystopique est apparue après le « grand déclenchement » (dont on ne saura rien). On observe que la Tour Eiffel est amputée (en déconstruction ?). Est mentionné un « système d’accompagnement cérébral » (système de contrôle des pensées ?). Apparemment, il remplace une autre méthode de contrôle de la population (« On ne supprime pas les gens comme ça. Plus maintenant. »). On devine que la société est divisée en classes sociales. Ainsi Anne utilise sa ration d’eau pour sa plante, tandis que d’autres discutent tranquillement dans une piscine de luxe !
Le lecteur est visiblement invité à tirer ses propres conclusions de cette dystopie et du comportement psychologique d’Anne Bréjinski. Là, c’est un peu plus énigmatique. Prendre un risque pour un plant de tomates est-ce vraisemblable ? Le comportement du héros de Fahrenheit 451 était plus compréhensible.

(1) détruite également dans le film « Equilibrium » de Kurt Wimmer)

Damien Dhondt

Scénario : Anne-Laure Reboul & Régis Penet, Dessin : Régis Penet, Couleurs : Nao _ La Tomate _ Édition Glénat _ janvier 2018 _ Inédit, grand format, 92 pages couleurs _ 13,90 euros