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Une fois encore, les Éditions de l’Agly font paraître une perle que je suis heureux de découvrir pour vous. Savoyarde née en Algérie, Viviane Sontag relie un style très châtié à ses visions doucement irréelles, et liées au quotidien. Onze nouvelles au fil de l’errance fantastique, toutes enchanteresses, toutes différentes. Oh, l’horreur y est certes présente (La Bête, La Mort de profil), mais l’essentiel est ailleurs. Sontag est avant tout poète, et son fantastique, simple et rôdeur, est un fantastique de constat. Constat bizarre de l’étrange. Ses personnages rencontreront ainsi des figures du passé (Les Poètes du jeudi) ou une curieuse jeune fille (Séjour au Royal Hôtel). Mais tout reste accepté. Son fantastique est donc très classique. Voyez le triste Peu le temps ou, surtout, l’admirable Tapisserie (le poète rejoint sa belle rêvée en devenant partie même de l’endroit où elle vit...). Tout cela nous ramène au fantastique canonique, tout simple, mais poétiquement efficace. Le grand art classique n’est pas mort.


La Mort de profil, Viviane Sontag. Éditions de l’Agly. 92 p.


Bruno Peeters