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  Sommaire - DVD -  G - L -  Instinct de survie (The Shallows)
"Instinct de survie (The Shallows) "
de Jaume Collet-Serra
 

Scénariste : Anthony Jaswinski
Avec : Blake Lively, Oscar Jaenada, Brett Cullen
Sony Pictures Vidéo

Une des excellentes surprises de 2016. Oui, excellente, et qui de surcroît s’est taillé un joli petit succès en salles. Du réalisateur, on retiendra ses deux films d’épouvante, « Maison de Cire » et « Esther », ses polars avec Liam Neeson (« Sans identité », « Non-stop » et « Night run ») et dans l’ensemble, Jaume Collet-Serra est un bon artisan. Jusqu’à présent, l’ensemble des films précédemment cités se révélant tous plutôt bons, aucun ne dominait vraiment les autres (« Maison de Cire » peut-être…) mais là, il signe sans nul doute son œuvre la plus réussie, la plus ardue à concrétiser, qui marche sur les plates-bandes du Modèle maitre étalon du genre – à savoir le film de requin – qu’est « Les Dents de la Mer » mais qui s’en sort haut la main. Donc raté lors de sortie salles, voici via le canal vidéo, et qui plus est blu-ray, l’excellent « Instinct de Survie ».
Voulant rendre hommage à sa mère, Nancy se rend sur la plage d’une minuscule ile méconnue pour y vivre sa passion du surf pendant quelques jours. Alors qu’elle s’éloigne de la berge, elle découvre que ce qu’elle prenait pour un banc de sable est la carcasse d’une baleine échouée, laquelle est le garde-manger d’un redoutable requin blanc bien décidé à sauver sa proie. Et pour lui, Nancy est un intrus à éliminer à tout prix. Attaquée et blessée par le squale, Nancy se réfugie sur la crête d’un rocher, îlot de survie de 2 mètres carrés, à une centaines de mètres du sable, autour duquel tourne le prédateur. Pour Nancy, la lutte pour survivre commence, et elle sera à mort…
Le requin est synonyme de monstre. Et il l’est encore plus quand il n’a pas sa taille quasi-normale. Ici, le squale est un beau gros spécimen. Pas un mégalodon non plus, mais pas un « petit » jeune. Un bon gros vieux pépère, balafré de partout, et belliqueux au possible. Pour les amateurs de plongée, du moins certains, le film n’est pas crédible, le requin est énorme, la morsure minime – mais regarder le témoignange d’une victime dans les bonus… - et ce sont ces mêmes qui trouvèrent le nullissime « Open water » excellent. Bon, inversement, « Instinct de survie » trouve son public chez certains pros de la plongée, comme quoi… Cinématographiquement maintenant, « Instinct de survie » s’avère simplement… Excellent. Déjà, pendant plus d’une heure, c’est l’histoire d’une belle fille assise sur un caillou en pleine mer que surveille un grand requin blanc bien énervé et déjanté : faut le tenir le suspense ! Hé bien, il tient : tournée en partie en décors naturels, s’appuyant sur certains effets même informatiques des plus réussis quant aux attaques du bestiau, bénéficiant d’une mise en scène et d’une réalisation parfaite adaptée à l’histoire, « Instinct de survie » se classe dans le top du genre, en dessous du Spielberg, mais au-dessus du « Peur bleue » de Renny Harlin, et enfonçant dans les abysses toutes les merdouilles qu’on trouve plus bas donc ce nanar de « Open water ». Le suspense est intense, la narration ne sombre jamais dans l’ennui, et Blake Lively épate quant à son sens de tenir sur ses épaules un tel film. De plus, et là, on passe aux bonus, de magnifiques paysages réels furent utilisés – l’île de Lord Howe en Australie -, ce qui confère une touche réaliste qu’on sent parfaitement bien, et qui aide à croire à ce qu’on voit. Le reste des bonus – pour une grosse demi-heure en tout, ce qui suffit largement quand c’est bien fait, comme ici – confirme que le projet ne fut pas chose aisée à mener à bien, surtout avec les caprices de la météo, que Blake Lively s’investit au-delà des espérances des producteurs, que ces derniers ont eu raison de faire confiance à Jaume Collet-Serra qui s’est littéralement passionné par ce scénario, et qu’au bout du compte, le résultat est là : un excellent petit shocker aquatique, magnifique visuellement – et là, le Blu-ray est étincelant de mille feux, c’est un pur bonheur d’extase à suivre ! -, concrétisé avec passion par un ensemble de personnes faisant tout pour rendre le résultat à la hauteur des attentes de tout un chacun, et ne faisant jamais honte à son modèle indétrônable. C’est réussi, pari gagné, le film s’achevant même sur la chanson de Sia, « Set bird free », en osmose totale avec le film. Non, décidément, je persiste, confirme et signe : une des meilleures surprises de 2016, à revoir et pour les plus chanceux qui l’avaient raté, à découvrir dans des conditions exceptionnelles en Blu-ray.

Note film : 9/10
Blu-ray : copie somptueuse, encodage 1080p, format d’origine 2.35, image 16/9ème - 85 mn.
Bonus (vostf) : 9/10 : scènes additionnelles – making-of – témoignage d’une victime d’attaque de requin – l’île de Lord Howe : retour sur les lieux du tournage.

Stéphane THIELLEMENT

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019



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