SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  S - Z -  The Wave (Bolgen)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"The Wave (Bolgen) " de Roar Uthaug

 

Scénario : John Kare Raake & Harald Roselow Eeg, d’après une histoire de Martin Sundland, John Kare Raake & Roar Uthaug
Avec : Kristoffer Joner, Ane Dahl Torp, Jonas Hoff Oftebro, Edith Haagenrud-Sande
Distribué par Panorama
110 mn - Sortie le 27 Juillet 2016 - Note : 9/10

Comme ça, là, de prime abord, une affiche montrant un tsunami entre deux montagnes avec un générique norvégien… On peut être sceptique, et s’attendre à un téléfilm de M6 tout pourri. Sauf que le cinéma norvégien est plutôt très bon, qu’ils ont des moyens et des qualités artistiques à rendre jaloux les mastodontes US, et que derrière la caméra, il y a Roar Uthaug. Un prénom qui sonne comme le pseudo d’un dresseur de fauves dans un cirque. C’est du typique, et surtout, Roar Uthaug, c’est celui qui a donné le meilleur du cinéma de genre dans son pays avec déjà l’excellent slasher qu’est « Cold Prey » et ses skieurs coincés dans un hôtel à la Overlook et poursuivi par un colosse qui finira par se battre au corps à corps avec la seule survivante, qui reviendra dans une séquelle un peu moins excellente mais juste un peu moins, pour définitivement mettre un terme à ces massacres. La découverte de « Cold Prey » constitue encore à ce jour une des meilleures surprises du genre de la décennie passée. Ensuite, on découvrit son « Dagmar : l’âme des vikings » et là, seconde baffe dans la tronche avec ce survival d’un autre temps. Curieusement, Uthaug n’est pas débauché par Hollywood – ou il a peut-être aussi refusé de céder aux chants des sirènes de Malibu… -, et du coup, on le retrouve aujourd’hui avec ce qui constitue un des plus grands succès commerciaux cinématographiques en Norvège. Bon, ils ne sont pas nombreux mais quand même. Et de découvrir un film-catastrophe impressionnant, pas seulement au niveau des effets spéciaux, mais aussi par le traitement de son histoire qui pourrait en remontrer aux sympathiques mais très conventionnels « Black storm » et « San Andreas », dernières incursions yankees dans le genre. C’est sûr, le Norvégien ne réinvente pas l’eau chaude, mais il sait prouver qu’elle peut brûler au plus haut point.
Géographe ayant œuvré depuis longtemps au cœur des fjörds, Kristian s’apprête à quitter la région pour une promotion dans un institut scientifique basé dans une grande ville. Mais juste avant de partir, il remarque de petits incidents dans la grande montagne qui domine sa vallée qui l’inquiètent un peu. La nuit veille de son départ, Kristian ressent une secousse qui le pousse à demander à son équipe une étude immédiate des sismographes et autres appareils de détection. Et quand il retrouve dans ses archives un vieux témoignage juste avant l’engloutissement d’un village situé au bord d’un fjörd, il comprend qu’il est face au même phénomène, d’une puissance cent fois supérieure, avec une vague géante de quatre-vingt mètres de haut qui va déferler sur son village.
On l’attend la vague, et quand elle arrive, elle est terrifiante. Mais pas uniquement à cause des effets spéciaux absolument parfaits et remarquables, mais surtout par le biais d’une mise en place au cordeau de l’intrigue, des personnages et des actions qui précèdent le drame. On sent la menace, on la vit, on la partage, et quand l’apocalypse s’abat sur tous, après un exode dans l’urgence qui n’évite pas les réactions de panique, le résultat est impressionnant. On est au cœur du drame, on cherche à remonter vers la surface, on est scotché au fauteuil. Et si Roar Uthaug et ses scénaristes connaissent les ficelles du genre sur le bout des doigts, ils n’oublient pas d’y inclure des réactions humaines, tant bonnes qu’abjectes, tant courageuses que désespérées. Les sacrifices ont leur place, et n’aboutissent pas toujours à un happy-end. Dans le genre, la meilleure œuvre récente – si on peut dire ! – reste « Daylight » avec Stallone. « The wave » vient de lui rafler la place, et confirme toutes les qualités de ce cinéma du froid, et d’un cinéaste en qui on croit dur comme fer pour nous donner enfin par le biais de son prochain film, l’adaptation réussie et digne de ce nom de « Tomb Raider », avec Alicia Vikander en Lara Croft. Pour l’instant, si un film de l’été ne doit pas être raté, c’est bien « The wave », et après, revoir « Cold Prey ». Une bonne cure de cinéma norvégien par ces grandes chaleurs, y’a pas mieux !

Stéphane THIELLEMENT



Retour au sommaire