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Sommaire - Interviews -  François Descraques & Slimane-Baptiste...


"François Descraques & Slimane-Baptiste..." de Damien Dhondt


François Descraques & Slimane-Baptiste Berhoun auteurs du roman "La Meute" relatant la nouvelle aventure du Visiteur du futur
Interview réalisée par Damien Dhondt

Comment est venue l’idée de relater les aventures du Visiteur du futur ?

François Descraques (réalisateur sur la web-série "Le Visiteur du futur" relatant la lutte héroïque et pathétique d’un voyageur temporel s’efforçant de changer le futur) :
L’idée est venue d’une envie de faire de la science-fiction pas cher. La meilleure façon c’était de mettre le futur dans le présent, au lieu d’aller dans le futur. Mais on a du finalement montrer le futur.

Après quatre saisons de web-série comment vous est venu l’idée de poursuivre cette aventure en roman ?

F.D. : Je n’ai pas le talent pour écrire un roman. Enfant je voulais être romancier et par défaut j’ai été réalisateur et scénariste. Pour moi écrire un roman c’est un rêve et en même temps un stress. Je me suis dit que je connaissais quelqu’un qui savait bien écrire. C’est lui qui a écrit et je l’ai regardé faire. L’idée du roman est extraite de beaucoup de scènes, pas des scènes coupées mais des scènes qui avaient été envisagées, dans la saison 4. Tout cela a servi de base pour écrire l’enfance du visiteur. On a réfléchi comment réaliser un véritable roman.

Slimane-Baptiste Berhoun (alias le Docteur Henry Castafolte, alias le Docteur Henry van der Castafolte, alias Henry Bouchard, alias Riton, alias Freddy Castafolte) :
Moi, j’ai la chance d’être comédien sur la série et d’avoir commencé l’écriture du roman peu de temps après le tournage de la saison 4. Pour la première fois on avait passé un mois tout ensemble. Donc j’avais les personnages dans la tête. Je suis aussi réalisateur. J’écris avec le point de vue de la caméra dans le cadre de la mise en scène. Je fais pareil avec les personnages tels que je les connaissais.

F.D. : Le roman est écrit majoritairement du point de vue du Castafolte. Cela génère un impact, car le Visiteur possède un fond sérieux de drame. On est vraiment du point de vue des personnages et on ne peut pas tricher. Vu de l’extérieur le chapitre bonus est une comédie de Slimane. Mais il doit se mettre à la place du personnage et il ne voit pas cela comme de la comédie car c’est un vrai drame.

Castafolte : Se mettre à sa place cela induit une forme de sérieux, si on veut que la résolution de l’histoire soit intéressante et représente un véritable enjeu. On parle des enfants. Cela peut être très drôle, mais ils sont livrés à eux-même. C’est de la survie. Pour crédibiliser tout, pour que cela ne soit pas une énorme blague, il est important qu’on prenne le temps d’être sérieux avec eux.

Comment a été généré le chapitre bonus ?

F.D. : En fait il y a eu plusieurs versions. Une des histoires impliquait un voyage temporel, Cléopâtre et un gode. Mais cela s’est avéré une histoire totalement impossible.

Quelle est la différence entre l’écriture d’un scénario et celle d’un roman ?

Castafolte : Pour un scénario on sait combien de pages correspondent à des minutes de film. Pour un roman c’est plus souple. Pouvoir morceler les cinq gros chapitres c’est envisageable. Ce n’est pas un Everest.

F.D. : On n’avait pas le "temps de comédien sur la série". Cela a permis de prendre beaucoup plus de nouveaux personnages, comme les enfants. Mais ils n’ont pas été très décrits. Chacun peut s’imaginer comment ils sont. Pour Belette on a indiqué qu’elle avait des cheveux violets, mais c’est tout. Dans une série filmée on ne peut pas avoir une minute de trop. L’intérêt dans un roman c’est d’avoir plus d’espace de liberté et le narrateur Castafolte a des apartés comme préciser le sens dans lequel on met un suppositoire.

Castafolte : Parce que peu de gens savent dans quel sens on le met et c’était important de le signaler.

La présence de nombreux enfants dans deux époques du monde postapocalyptique, constitue une rupture par rapport à la série.

F.D. : L’histoire de la saison 4 prévoyait la présence des enfants. Bizarrement une série avec des décors et des effets spéciaux c’est cher, mais on peut toujours trouver un moyen. Par contre tourner avec une dizaine d’enfants qui doivent plus ou moins ressembler à des personnages plus âgés en France sur le web c’est très compliqué. Cela a été notre principal obstacle. Au moins ça on n’aura pas à le tourner. D’autre part on voulait aussi utiliser une machine qui permet de rentrer dans la tête des gens. C’est très romanesque. En série cela aurait été plus compliqué d’avoir à la fois le point de vue d’Henri Castafolte qui regarde les souvenirs du Visiteur et les souvenirs de celui-ci.

Castafolte : Certains spectateurs auraient vu le visage du Visiteur enfant et aurait pu être surpris ne l’imaginant pas comme ça. Le roman c’est le bon format qui conserve sa part de mystère et on trouve cela très réaliste.

On note un absent de taille dans ce roman : le double du Visiteur du futur.

F.D. : Le double a été kiffant, mais c’est aussi un nid à problèmes. Il posait un problème scénaristique. On l’a un peu mis de côté par rapport aux autres personnages. On l’aime bien, mais avec lui le personnage du Visiteur se parlait à lui-même.

Ce roman constitue le point final aux aventures du Visiteur du futur ?

F.D. : À chaque fois qu’on termine une saison ou dans ce cas le roman on a l’esprit que c’est potentiellement la dernière fois. On n’est jamais sur que cela pourra se poursuivre. Avec "La Meute" potentiellement on a le dernier chapitre des aventures du Visiteur du futur... ou pas.

Et quel est votre propre avenir ?

F.D. : On a plein de projets pour l’année prochaine. On entre maintenant dans une phase où on ne sait pas lequel des projets va arriver en premier. Le seul projet plus ou moins annoncé (mais on ne sait pas encore s’il va se réaliser) c’est "Dead Landes" (1) pour France 4, une série fantastique et étrange. On espère le tourner dans l’année. Mais la télé c’est beaucoup d’incertitude.

Castafolte : Quant à moi j’ai de nombreux projets dont le théâtre.

Propos recueillis par Damien Dhondt

(1) un groupe de vacanciers dans un centre de vacances des Landes se retrouve soudainement coupé du monde

Chronique du livre sur ce site : http://www.sfmag.net/spip.php?article11760




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