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Sommaire - Interviews -  Peyton Reed, réalisateur d’ANT-MAN


"Peyton Reed, réalisateur d’ANT-MAN" de Sfmag


Pour Peyton Reed, fan inconditionnel de Marvel, réaliser ANT-MAN est l’accomplissement d’un rêve. Il confie : « Enfant, je passais mon temps à lire des comics Marvel. Je connaissais tous les personnages de « Ant-Man » – qu’il s’agisse de la version avec Hank Pym ou de celle avec Scott Lang – et j’avais beaucoup d’affection pour eux. Je pense que lorsqu’on grandit le nez dans une B.D., on tisse des liens solides avec les personnages, et j’avais une idée très claire de ce que je voulais voir et ne pas voir dans le film, ainsi que de la manière dont je voulais aborder les personnages. »

Le fait que Scott Lang, alias Ant-Man, soit interprété par le talentueux Paul Rudd a constitué un immense atout pour le réalisateur – et ce pour plusieurs raisons. Il explique : « Paul est le genre d’acteur que je préfère. Il est intelligent et professionnel, il est arrivé incroyablement préparé sur le tournage, mais il est aussi capable d’oublier sa préparation et d’inventer quelque chose de totalement différent. Le fait qu’il ait pris part à l’écriture du film a aussi été un avantage majeur car cela lui a permis de ne pas s’intéresser seulement au personnage de Scott Lang mais à l’histoire dans son ensemble, et de comprendre la trajectoire de tous les personnages ainsi que le ton du film. Et c’est vraiment quelque chose d’extrêmement précieux. »

À propos du personnage de Paul Rudd, Peyton Reed déclare : « Scott Lang est quelqu’un de très intelligent. Il détient un master en électrotechnique mais il a aussi un talent inné pour le cambriolage. Il a pris de mauvaises décisions par le passé et en a payé le prix. Lorsqu’on le découvre au début du film, il vient de passer trois ans derrière les barreaux et s’apprête à retrouver la liberté. Il est déterminé à entamer une nouvelle vie et à rester dans le droit chemin. Il veut renouer avec sa fille et devenir quelqu’un de bien… mais ça n’est pas si simple. Le monde est plein de tentations et il doit apprendre à y résister et à discerner le bien du mal. Nous aimerions tous qu’il prenne les bonnes décisions, et pendant tout le film, nous sommes témoins de sa bataille intérieure pour faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en lui. »

Le réalisateur avait une idée bien précise de la manière dont il voulait présenter Scott Lang au public. Il explique : « Je voulais qu’au début du film, dans les scènes qui se déroulent en prison, Paul apparaisse très affûté. Il a suivi une importante préparation physique pour le film et on découvre que son personnage est capable de se battre d’égal à égal – au moins pendant un moment – avec les autres détenus. Mais j’aimais aussi l’idée qu’à l’image d’Indiana Jones, il se fasse rouer de coups et qu’il en redemande. C’est un personnage très bagarreur ! »

Peyton Reed a également pris beaucoup de plaisir à porter Hank Pym, l’un de ses personnages préférés, sur grand écran. Le cinéaste explique : « Hank Pym est l’un des vétérans des comics Marvel, et le voir interprété par Michael Douglas est un rêve devenu réalité. Ce qui est bien dans ce film, c’est que nous introduisons le personnage de manière à ce que l’on comprenne son rôle dans l’univers Marvel au sens large. »

Il poursuit : « Dans le film, on découvre ce que Pym pense des Stark – père et fils – ainsi que des Avengers. C’était très intéressant d’inscrire le personnage dans ce contexte plus général, car il n’apparaît dans aucun des autres films. C’est sa première apparition dans l’Univers Cinématographique Marvel, mais nous expliquons très rapidement quelle place il y tient. Ce n’est que justice d’une certaine manière, car pour moi, Hank Pym a toujours fait partie des plus grands héros Marvel, au même titre que Tony Stark, Peter Parker, Reed Richards et toutes les autres figures de proue de l’univers Marvel. »

À propos de la technologie développée par Hank Pym, Peyton Reed déclare : « Les particules Pym ont, comme leur nom l’indique, été découvertes par Hank Pym. Il s’agit, pour résumer, d’une technologie qui permet de réduire la distance entre les atomes, et donc de rétrécir des objets. En théorie, elle permet aussi d’augmenter la distance entre les atomes, et donc d’augmenter leur taille. Il a ensuite eu l’idée d’une combinaison qui distribuerait ces particules. »

Il ajoute : « Le costume possède un système intégré qui régule la distribution des particules, et est contrôlé via un bouton situé sur la main. À droite, il lui permet de réduire sa taille, et à gauche de l’augmenter. Il distribue la quantité exacte de particules pour prendre la taille d’une fourmi puis pour retrouver sa taille humaine. Lorsqu’il était jeune, Hank Pym a rejoint le S.H.I.E.L.D. et a été baptisé Ant-Man. Il a mené de nombreuses missions d’extraction pour l’organisation. C’était un brillant agent et sa technologie furtive était très appréciée par le S.H.I.E.L.D., cependant il n’a jamais révélé son secret de fabrication à l’organisation. Mais avec le temps, il n’aimait plus ce qu’il faisait ni la manière dont sa technologie était utilisée. »

Evangeline Lilly incarne quant à elle Hope van Dyne, la fille de Hank Pym, un personnage clé du film. Le réalisateur commente : « La trajectoire de Hope est l’une des plus intéressantes du film car lorsqu’on la rencontre, elle n’est de toute évidence pas heureuse. Sa vie a été très influencée par l’identité de son père, mais on comprend très rapidement qu’elle a beaucoup d’ambition. Elle sait ce qu’elle veut mais elle n’est pas autorisée à le réaliser. Dans le film, on la voit évoluer et s’affirmer en tant qu’héroïne. »

La relation père-fille qui unit Hank et Hope est l’un des éléments du film que préfère Peyton Reed. Il explique : « À l’image de Scott, qui aimerait retrouver une place dans la vie de sa fille, il est important que Hope et Hank retrouvent une relation apaisée car beaucoup de choses se sont passées entre eux et les non-dits se sont accumulés. L’évolution de leur relation est un élément central du film. »

Corey Stoll a rejoint l’équipe du film dans le rôle de Darren Cross, le méchant de l’histoire. Le réalisateur commente : « Corey fait un parfait méchant. Il est réaliste mais aussi capable de jouer un personnage excentrique et très confus. Dans le film, nous laissons entendre que sa longue exposition aux particules a sans doute modifié la chimie de son cerveau. J’ignorais avant de travailler avec lui sur ce projet que Corey était fan de comics. À première vue, je n’aurais jamais imaginé qu’il passait son temps à lire des bandes dessinées, mais c’est le cas, et il a une connaissance encyclopédique des personnages. Ça a été très intéressant de collaborer avec quelqu’un capable de créer un méchant plus vrai que nature mais en même temps ancré dans la réalité. Corey est formidable dans le film. »

À propos des motivations du personnage, le réalisateur déclare : « Nous voulions que le public soit surpris par le personnage de Darren Cross. Au début, alors qu’il défend son invention en bon commercial, on réalise qu’elle pourrait être dangereuse si elle tombait entre de mauvaises mains, mais ce n’est que la facette technologique de sa personnalité. Très vite, on découvre que c’est un sociopathe doublé d’un tueur de sang-froid. C’est un personnage qui manque aussi parfois cruellement de confiance en lui, très vulnérable et qui ne cherche finalement que l’approbation de Hank Pym. C’est un homme profondément brisé et Corey fait brillamment ressortir chacun des aspects du personnage. »

Il était essentiel aux yeux de Peyton Reed que tous les membres de l’équipe – devant comme derrière la caméra – aient une vision claire du ton du film. Il commente : « ANT-MAN est un film particulier car il n’appartient pas à un seul genre. C’est évidemment un film de super-héros, mais aussi un film de science-fiction par l’aspect changement de taille et contrôle des fourmis, un film de casse, et un film dramatique pour ce qui touche aux relations père-fille. Pour l’unifier, nous avons opté pour un ton résolument comique. »

L’humour, véritable pilier du film, naît des personnages et des acteurs qui les interprètent, et en particulier du duo formé par Michael Peña et Paul Rudd. Peyton Reed déclare : « Je suis un immense fan de Michael Peña. J’ai vu tous ses films mais j’ignorais qu’il avait un tel talent comique. C’est notre arme secrète ! Il est vraiment très drôle, et Paul et lui forment un duo particulièrement cocasse. »

Il ajoute : « Michael Douglas n’est pas en reste non plus. Tout le monde connaît son immense talent d’acteur, mais on l’a rarement vu dans des comédies. Il incarne un personnage très sérieux dans le film, mais il est aussi à l’origine de pas mal d’éclats de rire. »

Malgré sa tonalité comique, ANT-MAN est aussi un film de casse, comme le rappelle le réalisateur : « En tant que film de casse, il se devait d’avoir un certain rythme, et ce rythme a fortement influencé la manière dont je l’ai tourné, ainsi que, sur le plan musical, la manière dont nous l’avons mis en musique. »

Pour s’assurer qu’ANT-MAN respecte les codes du film de cambriolage, Peyton Reed a travaillé en étroite collaboration avec les scénaristes. Il commente : « L’un des sujets qu’Adam McKay et moi avons évoqué lorsqu’il a rejoint l’équipe en tant que scénariste, était la meilleure manière d’intégrer les codes du film de casse. À plusieurs reprises dans le film, Luis affirme avoir des pistes pour un gros coup, et la manière dont nous avons choisi de l’illustrer est fortement inspirée des classiques du genre : des images de différentes personnes liées au cambriolage passent à l’écran tandis que Luis les commente en voix-off. Nous tenions à ce que cette séquence rappelle le langage visuel des films de casse. »

Comme dans tous les films du genre, la musique tient une place majeure dans ANT-MAN. Peyton Reed déclare : « La musique du film a été composée par Christophe Beck. Je voulais que le héros ait un thème très reconnaissable mais j’ignorais si c’était encore quelque chose qui se faisait en 2015, c’est donc l’un des sujets que Chris et moi avons évoqués. Je tenais aussi à ce que la musique fasse tout de suite penser à un film de casse avec une mélodie jazzy, et il fallait aussi qu’elle soit enjouée parce qu’en dépit de l’importance des enjeux dans le film, l’ambiance reste légère. Nous voulions instaurer une atmosphère semblable à celle de OCEAN’S ELEVEN, un film rythmé dans lequel chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice. »

Pendant le tournage du film, le réalisateur s’est attaché ce que le rendu des scènes dans lesquelles Ant-Man rétrécit soient aussi réalistes visuellement que possible. Il explique : « Nous avons eu recours à la macrocinématographie, à la macrophotographie, à la capture de mouvements (des acteurs et des cascadeurs) et à des macro-décors, qui sont des reproductions miniatures des décors du film. Dans le monde de l’infiniment petit, Ant-Man parcourt différentes surfaces – parquet, moquette… –, et je voulais rendre ces matières très tactiles. C’est donc devenu notre mot d’ordre : ce monde devait être aussi photoréaliste que possible. Grâce à la technologie moderne, nous avons pu rendre toutes ces surfaces tactiles et réalistes sans que cela limite les mouvements de la caméra. C’est la grande innovation technologique du film et c’est ce qui, à mon sens, le distingue des autres films utilisant le concept du rétrécissement. »

À propos du costume d’Ant-Man, Peyton Reed déclare : « Je suis évidemment partial, mais je pense que c’est le costume le mieux conçu de l’Univers Cinématographique Marvel ! J’aime l’idée que ce costume ait une histoire, un vécu. Il est usé et le casque porte les stigmates des batailles passées qui évoquent les aventures d’Hank Pym dans ce costume. Il y a aussi un côté incroyablement rétro. »

Le réalisateur poursuit : « Il n’a pas l’air vraiment contemporain, il semble appartenir à une autre époque. Le cuir évoque une combinaison de motard, et le dispositif de rétrécissement est activé par un simple gros bouton rouge intégré au costume. Il y a quelque chose de très « analogique » dans cette combinaison. D’ailleurs, pour différencier les costumes d’Ant-Man et Yellowjacket, nous les appelions l’analogique et le numérique. Le principal atout du costume d’Ant-Man, c’est sa discrétion. Il ne contient aucune arme en dehors du système de rétrécissement. Celui de Yellowjacket, en revanche, est très militaire et possède des canons à plasma, c’est une vision beaucoup plus agressive de cette technologie. »

Lorsqu’on évoque Ant-Man, les gens pensent tout de suite au fait qu’il peut rétrécir et au caractère furtif de la technologie qu’il utilise, mais ils pensent moins à son « arme secrète » : sa capacité à contrôler des colonies de fourmis. Peyton Reed commente : « Dit comme cela, ça peut sembler ridicule, mais l’une des choses dont je suis le plus fier dans ce film, c’est que nous montrons de manière grandiose au public ce dont sont capables ces fascinants insectes. Nous présentons aux spectateurs différents types de fourmis : les fourmis balle de fusil, les fourmis folles, les fourmis de feu ou encore les fourmis charpentières. Chacune d’entre elles possède des compétences particulières qui sont mises à profit pour le casse de Pym Tech. »

Pour approfondir les recherches de Marvel sur les différents types de fourmis et leurs comportements, Peyton Reed a lui aussi étudié ces insectes et a fait des découvertes surprenantes. Il confie : « J’ai découvert un monde dont j’ignorais tout. Ma mère m’a envoyé un livre que j’avais lorsque j’étais enfant intitulé World of Insects [« Le monde des insectes »] sur la couverture duquel figurait une fourmi. C’est un très vieux livre que je n’avais pas revu depuis mon enfance, et ça m’a rappelé plein de souvenirs ! »

Les fourmis jouent un rôle crucial mais difficile dans le film. Peyton Reed explique : « Nous demandons au public d’accepter ces insectes comme des personnages réalistes à part entière. Mais on n’est pas dans 1001 PATTES pour autant, nos fourmis ne sont pas aussi stylisées, ni aussi loufoques. Il fallait qu’elles soient réalistes. Il y a notamment une fourmi ailée dont Ant-Man se sert pour voler, cette image est très importante dans les comics et dans l’iconographie de « Ant-Man » mais elle est très délicate à réaliser au cinéma car il faut que l’insecte soit réaliste – d’autant plus qu’un lien très fort unit Scott Lang à cette fourmi. D’ailleurs, bien que Hank soit habitué à classer les fourmis en utilisant des nombres, Scott estime nécessaire de donner un nom à cette fourmi ailée. »

Le réalisateur déclare : « Avec ANT-MAN, je voulais faire un film haletant, drôle et captivant mais également émouvant. Je tenais également à ce que notre film soit très différent d’AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON. Ce film est grandiose et formidable, mais nous racontons ici l’histoire d’un homme qui vit à San Francisco et qui trouve un costume qui lui permet de rapetisser, l’échelle du film est donc par nature plus réduite. ANT-MAN a autant de souffle et d’action que les autres films Marvel, mais il se déroule à plus petite échelle ! »

Pour résumer, Peyton Reed déclare : « Je pense que les spectateurs passeront un bon moment devant ANT-MAN. Ils vont beaucoup rire. Je trouve que c’est un film exaltant. Tous les héros Marvel font évidemment rêver et je trouve qu’il y a quelque chose d’enfantin et de jubilatoire dans l’idée de rapetisser. C’est presque comme devenir invisible. »

*****

Quelle relation entretenez-vous avec les comics, et comment en êtes-vous venu à réaliser ANT-MAN ?

Je suis un très grand fan de films de super-héros et de Marvel. J’ai grandi le nez dans les comics Marvel. Quand j’ai commencé à lire des bandes dessinées, en primaire, j’ai tout de suite trouvé qu’il y avait un monde entre Marvel et DC. Ce qui me plaisait dans les comics Marvel, c’était leur état d’esprit. Et on doit cet état d’esprit, cette ligne éditoriale qui donne à lire bien plus que de simples dialogues, à Stan Lee.

Il y avait des notes dans les marges et un vrai style dans l’écriture, les scénaristes étaient fantastiques. J’aimais aussi le fait que les différents comics Marvel formaient un univers lié dans lequel Captain America pouvait apparaître dans les aventures de « Hulk », ou Spiderman dans celles de « Iron Man ». C’est ce genre d’interconnexions qui ont dicté ma préférence pour les B.D. Marvel.

Quand j’étais enfant, les comics sortaient le mardi et le vendredi. Ces jours-là, je me précipitais au kiosque pour acheter mes titres préférés. C’est une passion qui m’a pris très tôt. Et puis en 1978, les super-héros ont envahi le cinéma avec la sortie de SUPERMAN, le premier blockbuster du genre en prises de vues réelles, et à cette époque j’étais déjà fan de LA PLANÈTE DES SINGES et STAR WARS. Je réalisais également des films en Super 8. Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai toujours rêvé de faire un film de super-héros ou de science-fiction. Jusqu’à maintenant, je n’avais fait que des comédies, alors quand on m’a proposé de mettre en scène ANT-MAN, j’ai sauté sur l’occasion.

Je connais Kevin Feige depuis l’époque où je développais le film LES 4 FANTASTIQUES, je l’avais aussi rencontré pour lui exposer ma vision pour LES GARDIENS DE LA GALAXIE il y a plusieurs années, j’étais donc dans le radar de Marvel. Lorsqu’ils ont décidé de développer ANT-MAN, ils m’ont contacté. Quand Kevin m’a demandé de venir discuter du projet, je suis arrivé avec une vision bien définie pour le film.

Je connaissais tous les personnages de « Ant-Man » – qu’il s’agisse de la version avec Hank Pym ou de celle avec Scott Lang – et j’avais beaucoup d’affection pour eux. Je pense que lorsqu’on grandi le nez dans une B.D., on tisse des liens solides avec les personnages, et j’avais une idée très claire de ce que je voulais voir et ne pas voir dans le film, ainsi que de la manière dont je voulais aborder les personnages. Je pense que cela a aidé.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur la structure du film et les personnages principaux ?

La structure de ANT-MAN est celle d’un film de casse, quant à l’histoire et aux personnages, ils sont inspirés de la bande dessinée intitulée « To Steal an Ant-Man », publiée dans le numéro 47 de « Marvel Premiere ». C’est l’histoire dans laquelle est introduit Scott Lang. L’essentiel était déjà là, mais mon objectif était d’étoffer ces personnages pour le film.

Hank Pym est l’un des personnages les plus complexes des comics. Il est rongé par la culpabilité, c’est pourquoi je tenais à ce qu’il ait aussi une part d’ombre dans le film. Il incarne la figure du mentor, mais un mentor imparfait. Il a des relations conflictuelles avec sa fille et éprouve des sentiments ambivalents à propos de sa création : les particules Pym et le costume d’Ant-Man. Il m’a donc semblé intéressant de mettre en scène une relation mentor-élève dans laquelle le personnage du mentor est partagé quant à l’action qu’il mène.

Scott Lang est lui aussi un personnage intéressant, et un personnage unique dans l’Univers Cinématographique Marvel parce qu’il est père et que c’est un homme ordinaire qui a pris de très mauvaises décisions dans la passé. Au début du film, il est libéré de prison et son principal objectif est de retrouver une place dans la vie de sa fille. Sa trajectoire est très différente de celle des autres personnages de l’Univers Cinématographique Marvel, et c’est ce que je trouve si intéressant. J’aime aussi le fait que ce soit un héros qui ne possède aucun superpouvoir : sans son costume, il n’est rien. Avec Paul Rudd, nous nous sommes amusés à explorer tout ce qu’une personne serait tentée de faire si elle trouvait le costume d’Ant-Man. Scott Lang est les yeux et les oreilles du public dans cette aventure. C’est un type normal qui, par un concours de circonstances, se retrouve en possession de cette combinaison et est propulsé dans l’univers Marvel. Il découvre un monde dont il ignorait jusqu’alors l’existence et dans lequel il joue désormais un rôle central, notamment pour aider Hank Pym à éviter la catastrophe.

Bien que ce soit un homme ordinaire, Scott Lang est aussi quelqu’un de très intelligent…

Oui, Scott détient un master en électrotechnique mais il a aussi un talent inné pour le cambriolage. Il a pris de mauvaises décisions par le passé et en a payé le prix. Lorsqu’on le découvre au début du film, il vient de passer trois ans derrière les barreaux et s’apprête à retrouver la liberté. Il est déterminé à entamer une nouvelle vie et à rester dans le droit chemin. Il veut renouer avec sa fille et devenir quelqu’un de bien… mais ça n’est pas si simple. Le monde est plein de tentations et il doit apprendre à y résister et à discerner le bien du mal. Nous aimerions tous qu’il prenne les bonnes décisions, et pendant tout le film, nous sommes témoins de sa bataille intérieure pour faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en lui.

Comment qualifieriez-vous le ton du film ?

Il est important lorsqu’on commence un film, quel qu’il soit, que tous les membres de l’équipe – devant comme derrière la caméra – aient une vision claire du ton du film. ANT¬-MAN est un film particulier car il n’appartient pas à un seul genre. C’est évidemment un film de super-héros, mais aussi un film de science-fiction par l’aspect changement de taille et contrôle des fourmis, un film de casse, et un film dramatique pour ce qui touche aux relations père-fille. Pour l’unifier, nous avons opté pour un ton résolument comique.
Bien entendu, on ne se moque pas d’Ant-Man, mais on reconnaît le caractère absurde de son personnage et de ses pouvoirs. Et c’est quelque chose qu’il faut réussir à communiquer à toute l’équipe. Je suis un immense fan de Michael Peña, qui joue dans le film, j’ai vu tout ce qu’il a fait mais j’ignorais qu’il avait un tel talent comique. C’est notre arme secrète ! Il est vraiment très drôle, Paul et lui forment un duo particulièrement cocasse. Michael Douglas n’est pas en reste non plus. Tout le monde connaît son immense talent d’acteur mais on l’a rarement vu dans des comédies. Il incarne un personnage très sérieux dans le film, mais il est aussi à l’origine de pas mal d’éclats de rire.

Il était important pour moi de galvaniser très rapidement l’équipe en lui expliquant le ton que je voulais donner au film afin que nous soyons tous sur la même longueur d’onde, mais il fallait aussi rester ouvert aux découvertes inopinées. Et je dois dire que nous avons découvert beaucoup de choses. Il est difficile de faire un film avec Paul Rudd et de lui dire de se cantonner à ce qui est écrit dans le script. Ce serait idiot parce que c’est un acteur fabuleux et qu’il a pris part à l’écriture du film, et cette spontanéité est essentielle. Sur le tournage, je l’ai encouragé à improviser, la version du scénario était toujours là comme un filet de sécurité mais de temps en temps il est intéressant de laisser sa créativité s’exprimer. C’est ce qui donne du souffle au film.

Quel rôle Hank Pym joue-t-il dans l’Univers Cinématographique Marvel ?

J’aime beaucoup le personnage de Hank Pym. C’est un rêve devenu réalité de voir ce vétéran des comics Marvel interprété par Michael Douglas. Ce qui est bien dans ce film, c’est que nous introduisons le personnage de manière à ce qu’on comprenne son rôle dans l’univers Marvel au sens large.

Dans le film, on découvre ce que Pym pense des Stark – père et fils – ainsi que des Avengers. C’était très intéressant d’inscrire le personnage dans ce contexte plus général, car il n’apparaît dans aucun des autres films. C’est sa première apparition dans l’Univers Cinématographique Marvel, mais nous expliquons très rapidement quelle place il y tient. Ce n’est que justice d’une certaine manière, car pour moi, Hank Pym a toujours fait partie des plus grands héros Marvel, au même titre que Tony Stark, Peter Parker, Reed Richards et toutes les autres figures de proue de l’univers Marvel.

En sortant du film, les spectateurs auront une idée très précise du rôle de Pym dans l’Univers Cinématographique Marvel et s’interrogeront sur ce qui va lui arriver. Je trouve cela très excitant.

Qu’apporte Evangeline Lilly au personnage de Hope van Dyne ?

J’ai beaucoup de chance que Hope van Dyne soit interprétée par Evangeline Lilly, car c’est un personnage clé du film. Sa trajectoire est l’une des plus intéressantes car lorsqu’on la rencontre, elle n’est de toute évidence pas heureuse. Sa vie a été très influencée par l’identité de son père, mais on comprend très rapidement qu’elle a beaucoup d’ambition. Elle sait ce qu’elle veut mais elle n’est pas autorisée à le réaliser. Dans le film, on la voit évoluer et s’affirmer en tant qu’héroïne. Ce qui m’a plu aussi dans cette histoire, c’est la relation père-fille entre Hank et Hope. À l’image de Scott, qui aimerait retrouver une place dans la vie de sa fille, il est important que Hope et Hank retrouvent une relation apaisée car beaucoup de choses se sont passées entre eux et les non-dits se sont accumulés. L’évolution de leur relation est un élément central du film.

Je suis fan d’Evangeline depuis « Lost, les disparus ». C’est une actrice incroyable qui n’a eu aucun mal à relever les défis physiques liés au rôle. Elle a appris la chorégraphie des scènes de combat avec les coordinateurs de cascades du film sans problème, elle tient une forme extraordinaire. Elle est fantastique dans les scènes de combat avec Paul dans ce que nous appelons le « Pym-nase », elle est très crédible. Je vous avoue que je n’aimerais pas me retrouver face à elle sur un ring !

Parlez-nous de Yellowjacket.

Dans les comics, Yellowjacket est une incarnation de Hank Pym, mais ce n’est pas le cas dans le film. Le costume est endossé par son ancien protégé, Darren Cross. Les fans purs et durs sourcilleront peut-être à cette idée, mais je pense qu’ils seront très enthousiastes après avoir vu le film.

Notre version n’est pas si différente que cela de l’originale, car Darren était le protégé de Pym et était censé lui succéder. Hank Pym a perçu des qualités chez lui, notamment son génie scientifique, mais il a ensuite pris conscience qu’il y avait quelque chose d’étrange chez Darren et que ses intentions n’étaient peut-être pas aussi nobles qu’il le laissait entendre. Il y a donc beaucoup d’animosité entre eux car Hank a décidé de ne pas partager sa découverte des particules Pym avec lui. Il a fait le choix d’en garder le secret parce qu’il a été directement témoin des dégâts que pouvait engendrer cette technologie, c’est pourquoi il ne tient pas à ce que quelqu’un d’aussi instable que Darren mette la main dessus. Cela a évidemment créé un fossé entre les deux hommes, et un profond ressentiment s’est installé. Au cours du film, on découvre que Hank a repoussé Darren, et que celui-ci a obtenu sa revanche. Il a réussi à le faire évincer de sa propre société et à lui faire prendre une retraite forcée. Depuis, Darren a mené ses propres recherches et a apparemment percé le secret des particules Pym. Leur relation est très compliquée, mais que ceux qui aiment l’idée de voir Hank Pym dans le rôle de Yellowjacket se rassurent, car à travers Darren, c’est un peu comme si c’était sa part d’ombre qui avait pris le contrôle de cette technologie. C’est en tout cas l’histoire que nous voulions raconter.

Hank a repoussé sa fille et son protégé, mais leurs réactions sont très différentes…

En effet. Le triangle formé par Hope, Hank et Darren est très complexe. Darren fait clairement comprendre à Hope qu’elle ne peut pas faire confiance à son père. Il exerce beaucoup d’influence sur elle, on apprend même que le vote de Hope a été décisif dans l’éviction de son père, ce qui prouve que dans le passé, Darren avait clairement réussi à la convaincre que son père n’était pas quelqu’un de bien. Mais lorsque le film commence, elle a pris conscience de ce dont Darren est capable et s’est rapprochée de Hank. Ils forment donc une alliance et pour mener à bien leur mission, ils vont devoir régler leurs problèmes. C’est l’un des moteurs de l’histoire.

Pouvez-vous nous parler de Corey Stoll et de ce qu’il apporte au personnage de Darren Cross ?

Corey a joué des rôles incroyables. Il suffit de le voir dans « House of Cards » ou dans le rôle d’Hemingway dans MINUIT À PARIS de Woody Allen pour se rendre compte qu’on a affaire à un grand acteur. Jouer Ernest Hemingway aurait pu s’avérer très ingrat. Il aurait été facile de tomber dans la caricature, mais Corey a réussi l’exploit d’être juste et convaincant tout en incarnant un Hemingway excentrique. Il ne se contente pas de l’imiter, il est Hemingway. Il m’a époustouflé dans ce rôle.

J’étais donc ravi qu’il incarne le personnage de Darren Cross. Il est réaliste mais est aussi capable d’être excentrique et très confus. Dans le film, nous laissons entendre que sa longue exposition aux particules a sans doute modifié la chimie de son cerveau. Ce que j’ignorais à propos de Corey avant de travailler avec lui sur ce projet, c’est que c’est un fan de comics. À première vue, je n’aurais jamais imaginé qu’il passait son temps à lire des bandes dessinées, mais c’est le cas, et il a une connaissance encyclopédique des personnages. Ça a été très intéressant de collaborer avec quelqu’un capable de créer un méchant plus vrai que nature mais en même temps ancré dans la réalité.

Corey est très impressionnant. Nous tournions une scène dans laquelle son personnage se rend chez Hank Pym et les deux hommes s’affrontent. Je me tenais près du moniteur et me souviens avoir pleinement ressenti sa présence et combien il était intimidant devant la caméra. Il est remarquable dans le film.

En quoi Darren Cross est-il un méchant inoubliable ?

Nous voulions que le public soit surpris par le personnage. Au début, alors qu’il défend son invention en bon commercial, on réalise qu’elle pourrait être dangereuse si elle tombait entre de mauvaises mains, mais ce n’est que la facette technologique de sa personnalité. Très vite, on découvre que c’est un sociopathe doublé d’un tueur de sang-froid. C’est un personnage qui manque aussi parfois cruellement de confiance en lui, très vulnérable et qui ne cherche finalement que l’approbation de Hank Pym. C’est un homme profondément brisé et Corey fait brillamment ressortir chacun des aspects du personnage.

Qu’apporte Michael Peña au personnage de Luis ?

J’aimais beaucoup l’idée d’un « code d’honneur » entre cambrioleurs. Scott et Luis se sont liés d’amitié en prison, où ils partageaient la même cellule. Si vous survivez à la prison, vous pouvez survivre à tout. Le fait qu’à sa sortie de prison, Luis soit là pour Scott est assez révélateur. Malgré tout ce qu’il a enduré dans sa vie, et il en a enduré beaucoup, Luis est un éternel optimiste et quelqu’un de très enthousiaste, ce qui rend son personnage très attachant. C’est d’ailleurs un élément important que Michael et moi voulions faire ressortir chez le personnage.

L’évolution de Luis dans le film est assez remarquable. Ce garçon, qui est un criminel et qui fait ce qu’il peut pour s’en sortir, fait aussi figure de patriarche. Il fait des gaufres pour ses partenaires et aime l’idée d’avoir une famille. Le fait que Scott Lang devienne Ant-Man a pour conséquence de mettre Luis en lumière et de le faire évoluer. À un moment dans le film, il s’étonne d’être du côté des gentils, et c’est très émouvant de le voir enfin découvrir sa vocation.

J’ai aimé l’idée que Scott ne soit pas en très bons termes avec son ex-femme et sa fille, et qu’il trouve en Luis et sa clique une famille de substitution.

Pourquoi avoir choisi Paul Rudd pour incarner Ant-Man ?

Faire appel à Paul Rudd, c’est comme souscrire une police d’assurance, mais une police d’assurance très charismatique ! ANT-MAN est un film au ton particulier. Il diffère de tous les autres films de l’Univers Cinématographiques Marvel. Tout le monde ne connaît pas les comics « Ant-Man », ce qui soulève plusieurs questions : Quels sont ses pouvoirs ? Quel est le ton du film ? Et la présence de Paul clarifie cela très rapidement. Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui il est surtout connu pour ses comédies, mais c’est aussi un formidable acteur dramatique.

Je voulais qu’au début du film, dans les scènes qui se déroulent en prison, il apparaisse très affûté. Il a suivi une importante préparation physique pour le film et on découvre que son personnage est capable de se battre d’égal à égal – au moins pendant un moment – avec les autres détenus. Mais nous aimions aussi l’idée qu’à l’image d’Indiana Jones, il se fasse rouer de coups et qu’il en redemande. C’est un personnage très bagarreur.

Paul est le genre d’acteur que je préfère. Il est intelligent et arrive incroyablement préparé sur le tournage, mais il est aussi capable d’oublier sa préparation et de faire preuve de créativité. Et le fait qu’il ait pris part à l’écriture du film a aussi été un avantage majeur, car il ne s’est pas seulement intéressé au personnage de Scott Lang, il a compris l’histoire dans son ensemble, la trajectoire de tous les personnages et le ton du film. Et c’est vraiment quelque chose d’extrêmement précieux.

Paul et moi partageons la même éthique professionnelle, nous sommes tous les deux des travailleurs acharnés qui ne reculons devant rien pour atteindre nos objectifs, tout en y prenant plaisir. J’aime que l’atmosphère sur mes tournages soit décontractée et légère, car on obtient de meilleure prestations de la part des acteurs lorsqu’ils sont détendus et qu’ils ont un environnement dans lequel ils se sentent libres d’expérimenter de nouvelles choses. Quand on improvise, que ce soit dans une comédie ou dans un drame, il est important de savoir qu’on ne sera pas jugé si on échoue. Parfois, ça ne fonctionne pas, mais dans ce cas, personne ne le verra. Et lorsque ça marche et que cela donne naissance à un moment qui n’était pas dans le scénario ou dont on n’avait même pas parlé en amont, c’est tout simplement magique, c’est comme faire une découverte majeure. Paul excelle dans ce domaine parce qu’il a une vivacité d’esprit incroyable.

Il peut tout jouer – comédies, drames… –, il possède un capital sympathie incroyable et un charme ravageur. Je suis personnellement très enthousiaste de le voir intégrer l’Univers Cinématographique Marvel. C’était assez improbable quand on y pense, mais il est phénoménal dans le rôle, j’ai vraiment hâte de le voir apparaître dans d’autres films Marvel, comme dans CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR, par exemple. C’est très excitant.

Quelle sera, selon vous, la réaction du public lorsqu’il découvrira Paul Rudd dans le rôle ?

Je pense qu’il sera ravi car dès les premières images du film, on le voit prendre part à une bagarre dans la prison et je dois dire qu’il est assez impressionnant. C’est une scène que j’ai adoré tourner en tant que réalisateur et que j’ai hâte de présenter au public, car Paul a joué dans de nombreux films, c’est un acteur très populaire, mais le on découvre ici sous un jour totalement nouveau.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur les effets spéciaux et visuels du film ?

Lorsque j’ai rejoint l’équipe de ANT-MAN, j’étais conscient de la longue liste de films qui utilisent le concept du rétrécissement, de L’HOMME QUI RÉTRÉCIT à CHÉRIE, J’AI RÉTRÉCI LES GOSSES, mais je tenais à renouveler et moderniser le genre, ce qui veut dire qu’il a vraiment fallu rehausser le niveau en termes de technologie. Il fallait que le film soit réaliste visuellement. Il était important que les pouvoirs d’Ant-Man soient crédibles et pour cela, il a fallu réfléchir aux méthodes que nous allions utiliser. Avant, il suffisait d’utiliser des accessoires géants, mais ce n’est pas le choix que nous avons fait pour ce film.

Nous avons eu recours à la macrocinématographie, à la macrophotographie, à la capture de mouvements (des acteurs et des cascadeurs) et à des macro-décors, qui sont des reproductions miniatures des décors. Dans le monde de l’infiniment petit, Ant-Man parcourt différentes surfaces, que ce soit du parquet ou de la moquette, et je voulais rendre ces matières très tactiles. C’est donc devenu notre mot d’ordre : ce monde devait être aussi photoréaliste que possible. Grâce à la technologie moderne, nous avons pu rendre toutes ces surfaces tactiles et réalistes sans que cela ne restreigne les mouvements de caméra. C’est la grande innovation technologique du film, c’est ce qui le distingue des autres films utilisant le concept du rétrécissement.

Nous avons rencontré les mêmes difficultés que les dessinateurs de la bande dessinée. C’est très toujours intéressant de voir le personnage dans sa taille miniature à l’image, mais il est aussi très important de trouver des points de repère pour définir l’échelle de chaque plan. Nous avons découvert plusieurs choses pendant le tournage, notamment que dans un plan rapproché le personnage semble être de taille normale par rapport à la caméra. Nous nous lancions donc constamment des défis : « A-t-il vraiment l’air minuscule dans ce plan ? Est-il suffisamment petit ? Est-ce que c’est crédible ? » Nous avons par exemple utilisé des subterfuges et fait apparaître de grosses particules de poussière. Lorsqu’il rétrécit, il y a de la poussière partout, mais quand on mesure quelques centimètres seulement, ces gigantesques particules de poussière sont très impressionnantes. Nous nous sommes également intéressés à l’effet de la lumière sur un être de cette taille. Le faisceau d’une lampe classique par exemple, est aveuglant pour Ant-Man. Rendre chacun de ces éléments aussi photoréaliste que possible ne fut pas une mince affaire.

L’autre chose que j’ai changée lorsque j’ai rejoint l’équipe, c’est le format du film. Il avait initialement été conçu en format 2.40, mais en y réfléchissant, je me suis dit qu’il serait mieux adapté au format 1.85. Ça semblait logique parce que le fait de rétrécir est une action verticale et que dans l’univers miniature, l’arrière-plan se compose surtout de ce qui se trouve au-dessus et autour des personnages. Nous sommes donc passés au 1.85 et je suis content que nous l’ayons fait, car les effets visuels sont bien plus percutants dans ce format d’image. Il a donc fallu qu’on surveille constamment ces considérations techniques.

Le réalisme semble avoir été le maître mot sur le tournage…

Absolument. Ce qui me plaît avec ANT-MAN, c’est que l’action ne se déroule pas sur Asgard ou sur une lointaine planète de la galaxie. L’histoire est ancrée dans le monde réel, nous adoptons simplement une perspective radicalement différente, et c’est ça qui est intéressant. C’est un film dans lequel la bataille finale se déroule dans la chambre d’une petite fille !

Était-il important pour vous que les acteurs réalisent eux-mêmes les prises de vues sur fond vert ?

Ce qui était important pour moi, c’est qu’il y ait une unité entre les scènes d’action dans l’univers miniature et le reste du film, et cela passe par le jeu des acteurs. Dans un film comme celui-ci, il n’y a rien de pire que de se sentir déconnecté des héros lorsqu’ils enfilent leur costume et d’en oublier l’acteur qui l’interprète. Il était donc important que Paul Rudd et Corey Stoll tournent devant un fond bleu avec une combinaison bardée de capteurs de mouvements afin qu’à l’écran on voie leurs mouvements, leurs visages et leurs yeux à travers le masque. C’est eux que l’on voit à chaque instant dans le film, et c’était important car comme il s’agit d’un film de super-héros, on veut évidemment les voir en costumes, mais on ne doit pas perdre de vue le personnage qui se cache derrière le masque.

Au départ, ma plus grande peur était en fait les scènes d’action en prises de vues réelles. Lorsque les personnages rétrécissent, ils ne peuvent pas se transformer en personnages d’animation Pixar. J’adore les films Pixar, mais ils ont une esthétique particulière alors que ce film devait être photoréaliste. C’est ce qui a été l’un des plus gros challenges du tournage.

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement des particules Pym ?

Les particules Pym ont, comme leur nom l’indique, été découvertes par Hank Pym. Il s’agit, pour résumer, d’une technologie qui permet de réduire la distance entre les atomes, et donc de rétrécir des objets. En théorie, elle permet aussi d’augmenter la distance entre les atomes, et donc d’augmenter leur taille. Il a ensuite eu l’idée d’une combinaison qui distribuerait ces particules.

Celle-ci possède un système intégré qui régule la distribution des particules contrôlé via un bouton situé sur la main. À droite, il lui permet de réduire sa taille, et à gauche de l’augmenter. Il distribue la quantité exacte de particules pour prendre la taille d’une fourmi puis pour retrouver taille humaine. Lorsqu’il était jeune, Hank Pym a rejoint le S.H.I.E.L.D. et été baptisé Ant-Man. Il a mené de nombreuses missions d’extraction pour l’organisation. C’était un brillant agent et sa technologie furtive était très appréciée par le S.H.I.E.L.D., cependant il n’a jamais révélé son secret de fabrication à l’organisation. Mais avec le temps, il n’aimait plus ce qu’il faisait ni la manière dont sa technologie était utilisée.

On découvre au début du film que le S.H.I.E.L.D. aurait bien aimé mettre la main sur cette technologie et qu’ils ont demandé à certains de leurs agents d’essayer de reproduire la formule développée par Hank. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour Hank, c’est la raison pour laquelle il l’a cachée. Tout cela s’est produit à la fin des années 80, longtemps avant Scott Lang et les événements du film. Aujourd’hui, en dépit de tous les efforts de Pym, Darren Cross est sur le point de percer le secret de sa technologie et il doit à tout prix l’arrêter.

Ant-Man a aussi le pouvoir de communiquer avec les fourmis…

Ce qui est intéressant lorsqu’on évoque Ant-Man, c’est que les gens pensent tout de suite au fait qu’il peut rapetisser et au caractère furtif de la technologie qu’il utilise, mais ils pensent moins à son « arme secrète » : sa capacité à contrôler des colonies de fourmis. Dit comme cela, ça peut sembler ridicule, mais l’une des choses dont je suis le plus fier dans ce film, c’est que nous montrons de manière grandiose au public ce dont sont capables ces fascinants insectes. Nous présentons aux spectateurs différents types de fourmis : les fourmis balle de fusil, les fourmis folles, les fourmis de feu ou encore les fourmis charpentières. Chacune d’entre elles possède des compétences particulières qui sont mises à profit pour le casse de Pym Tech. Ce qui est intéressant, c’est que le film répond à la question suivante : de quoi les fourmis sont-elles capables ? C’est selon moi l’une des forces de ce film.

Pouvez-vous nous raconter la scène dans laquelle Scott Lang se rend dans un vieil entrepôt d’Howard Stark ?

Hank et Scott ont très peu de temps pour mettre au point leur cambriolage, car après sa commercialisation, la technologie de Darren Cross sera impossible à maîtriser. Scott doit suivre une formation éclair. Ce que Hank a mis des mois ou des années à apprendre, il doit l’assimiler en très peu de temps. Il doit ainsi apprendre à contrôler les fourmis, à se battre en portant le costume d’Ant-Man, mais aussi comment fonctionne la technologie qui l’alimente. Il est en outre soumis à un test grandeur nature. Pour réussir le cambriolage, Hank Pym a besoin d’un dispositif qu’il a créé lorsqu’il travaillait pour le S.H.I.E.L.D. ; le problème c’est qu’il se trouve à des milliers de kilomètres dans un vieil entrepôt d’Howard Stark. Il envoie donc Scott le récupérer alors que ce dernier arrive à peine à maîtriser les fourmis, et encore moins à leur faire accomplir des tâches précises. Il lui confie néanmoins cette mission, mais elle se déroule très différemment de ce que l’un ou l’autre imaginait.

Avez-vous relu des comics en préparation de ce film ?

Je suis assez obsessionnel sur le sujet, j’ai donc tout relu. J’étais un peu fou ! J’ai relu tous les « Tales to Astonish », les « Avengers » et d’autres comics phares de l’univers Marvel. Je voulais voir s’il y avait des éléments que nous pouvions leur emprunter, comme des traits de caractère que nous pourrions développer plus tard chez les personnages du film. Cela nous a permis de planter certaines graines que nous pourrons exploiter si nous avons la chance de faire un autre film.

Par quel biais évoquez-vous les aventures passées de Hank Pym dans la peau d’Ant-Man ?

Si vous êtes très attentifs, dans sa maison – une vieille demeure victorienne de San Francisco –, vous pourrez apercevoir une chaise ou une arme miniature. Ces objets disposés un peu partout sont autant d’indices des aventures qu’il a vécues lorsqu’il était Ant-Man, ou des expériences qu’il a menées sur des objets inanimées avant de tester sa technologie sur les objets organiques. Nous nous sommes amusés à les placer à la limite du cadre afin de donner un rapide aperçu de sa vie passée. Il possède aussi plein de matériel scientifique, car c’est son obsession. C’est aussi un lieu qui semble figé dans le temps, on peut facilement imaginer qu’après le décès de sa femme, il a cessé de s’occuper de leur maison. Elle est d’ailleurs empreinte d’une certaine tristesse, mais au fil de l’histoire, Hank recommence à s’ouvrir.

Parlez-nous du costume d’Ant-Man.

Je suis évidemment partial, mais je pense que c’est le costume le mieux conçu de l’univers cinématographique Marvel ! J’aime l’idée que ce costume ait une histoire, un vécu. Il est usé et le casque porte les stigmates des batailles passées qui évoquent les aventures d’Hank Pym dans ce costume. Il y a aussi un côté incroyablement rétro.

Il n’a pas l’air vraiment contemporain, il semble appartenir à une autre époque. Le cuir évoque une combinaison de motard et le dispositif de rétrécissement est activé par un simple gros bouton rouge intégré au costume. Il y a quelque chose de très « analogique » dans cette combinaison. D’ailleurs, pour différencier les costumes d’Ant-Man et Yellowjacket, nous les appelions l’analogique et le numérique. Le principal atout du costume d’Ant-Man, c’est sa discrétion. Il ne contient aucune arme en dehors du système de rétrécissement. Celui de Yellowjacket en revanche est très militaire et possède des canons à plasma, c’est une vision beaucoup plus agressive de cette technologie.
Admirer le costume d’Ant-Man dans les comics est une chose, mais arriver à le reproduire en est une autre. Cela a été la mission de Sammy Sheldon Differ et Ivo Coveney, qui ont fabriqué un costume sur mesure pour Paul Rudd. Nous avons aussi effectué plusieurs tests image pour voir le rendu à la lumière et sous différents éclairages, et étudier différentes couleurs et matières. On sent que c’est un costume qui a vécu et c’est quelque chose de très difficile à réussir.

C’est un costume magnifique. Il a du sens, il est logique. Il nous renseigne sur la manière dont fonctionne la distribution des particules Pym. Je serai curieux de voir si dans de futures aventures, il sera modifié et dans quelle mesure. Ce qui est cool avec Marvel, c’est que les costumes des super-héros sont constamment réinventés.

À quoi le public doit-il s’attendre ?

Avec ANT-MAN, je voulais faire un film haletant, drôle et captivant mais également émouvant car c’’est l’histoire de deux pères et de leurs filles. Je tenais également à ce notre film soit très différent d’AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON. Ce film est grandiose et formidable, mais nous racontons ici l’histoire d’un homme qui vit à San Francisco et qui trouve un costume qui lui permet de rapetisser, l’échelle du film est donc par nature plus réduite. ANT-MAN a autant de souffle et d’action que les autres films Marvel, mais il se déroule à plus petite échelle !

Je pense que les spectateurs passeront un bon moment. Ils vont beaucoup rire. Je trouve que c’est un film exaltant. Tous les héros Marvel nous font évidemment rêver et je trouve qu’il y a quelque chose d’enfantin et de jubilatoire dans l’idée de rapetisser. C’est presque comme devenir invisible.

Avez-vous fait beaucoup de recherches en amont du tournage ?

Marvel avait déjà fait des recherches sur les différents types de fourmis mais cela ne m’a pas empêché de me renseigner de mon côté. Nous avons ensuite discuté de la meilleure manière d’utiliser ces insectes dans le film et pour le casse. J’ai énormément appris. Ma mère m’a envoyé un livre que j’avais lorsque j’étais enfant intitulé World of Insects [« Le monde des insectes »] sur la couverture duquel figurait une fourmi. C’est un très vieux livre que je ne l’avais pas revu depuis mon enfance et ça m’a rappelé plein de souvenirs !

Les fourmis jouent un rôle crucial mais difficile dans le film, car nous demandons au public d’accepter ces insectes comme des personnages réalistes à part entière. Mais on n’est pas dans 1001 PATTES pour autant, nos fourmis ne sont pas aussi stylisées, ni aussi loufoques. Il fallait qu’elles soient réalistes. Il y a notamment une fourmi ailée dont Ant-Man se sert pour se voler, cette image est très importante dans les comics et dans l’iconographie de « Ant-Man » mais elle est très délicate à réaliser au cinéma car il faut que l’insecte soit réaliste – d’autant plus qu’un lien très fort unit Scott Lang à cette fourmi. D’ailleurs, bien que Hank soit habitué à classer les fourmis en utilisant des nombres, Scott estime nécessaire de donner un nom à cette fourmi ailée.

Ils nouent des liens comme Roy Rogers et Trigger ou Lone Ranger et Silver. Ça a été un immense défi mais je crois que nous l’avons relevé haut la main. C’est aussi un des aspects les plus intéressants du film, car je pense que la majorité des gens considèrent les fourmis comme une nuisance qui gâche leurs pique-niques ou qui les dégoûte et qu’ils combattent à coup d’insecticide. Mais dans ce film, ce sont de véritables héroïnes, et j’ai pris beaucoup de plaisir à présenter ces différents types de fourmis. Enfant, j’aimais beaucoup LA PLANÈTE DES SINGES, j’étais notamment fasciné par la hiérarchie entre les chimpanzés, les orangs-outans et les gorilles. Les gorilles étaient les militaires, les chimpanzés les scientifiques et les humanistes, et les orangs-outans les gardiens de la foi. J’aimais l’idée de cette société réfléchie et ordonnée dans laquelle je pouvais m’immerger. C’est la même chose pour les fourmis dans le film. Il y a la fourmi balle de fusil, qui est classé au niveau 4, le plus élevé de l’index Schmidt de pénibilité des piqûres d’hyménoptères tant leur piqûre est incroyablement douloureuse. Dans le film, elles ressemblent à des dinosaures et possèdent une impressionnante carapace. Il y a également les fourmis de feu qui sont de véritables architectes car elles peuvent former des chaînes, des ponts ou des radeaux. Toutes ces fourmis sont réelles et sont inspirées de faits scientifiques, ce qui est fascinant.

ANT-MAN n’est pas seulement un film de super-héros, c’est aussi un film de casse. Comment vous y êtes-vous pris pour intégrer les codes du genre ?

En faisant ce film, j’ai découvert que tous les films Marvel devaient s’inscrire dans un univers plus large mais qu’au sein de cet univers, ils pouvaient avoir leur propre style et leurs propres particularités. CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER et LES GARDIENS DE LA GALAXIE, tous les deux sortis en 2014, ne pourraient pas être plus différents, mais je les adore tous les deux. Le premier a des accents de thriller politique des années 70 tandis que le second tient davantage du space opera en Technicolor alors qu’ils ont été produits par le même studio et qu’ils appartiennent au même univers. Le plus étonnant, c’est que ces personnages vont forcément se rencontrer à un moment ou à un autre. J’étais donc ravi de découvrir que nous étions autorisés et encouragés à créer un ton unique pour ANT-MAN. Bien que le ton du film soit comique, il s’agit aussi d’un film de casse et en tant que tel, il se doit d’avoir un certain rythme. Cela a d’ailleurs fortement influencé la manière dont je l’ai tourné, et sur le plan musical, la manière dont nous l’avons mis en musique.

J’ai travaillé en étroite collaboration avec Adam McKay pour m’assurer qu’il respecte les codes du film de cambriolage. À plusieurs reprises dans le film, Luis affirme avoir des pistes pour un gros coup, et la manière dont nous avons choisi de l’illustrer est fortement inspirée des classiques du genre : des images de différentes personnes liées au cambriolage passent à l’écran tandis que Luis les commente en voix-off. Nous tenions à ce que cette séquence rappelle le langage visuel des films de casse.

Comme dans tous les films du genre, la musique tient une place majeure dans ANT-MAN. Elle a été composée par Christophe Beck, avec lequel j’avais travaillé sur AMERICAN GIRLS il y a plusieurs années. C’était son premier film de studio. J’étais fan de la musique qu’il avait composée pour « Buffy contre les vampires » et pour quelques films indépendants. Je voulais que le héros ait un thème très reconnaissable, mais j’ignorais si c’était encore quelque chose qui se faisait en 2015, c’est donc l’un des sujets que Chris et moi avons évoqués.

Nous voulions aussi que la musique fasse tout de suite penser à un film de casse avec une mélodie jazzy, et il fallait aussi qu’elle soit enjouée parce qu’en dépit de l’importance des enjeux dans le film, l’ambiance reste légère. Nous voulions instaurer une atmosphère semblable à celle de OCEAN’S ELEVEN, un film rythmé dans lequel chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice. Et Chris a fait un travail fantastique. Il a créé une bande originale orchestrale grandiose aux accents jazzy et très enjouée. Il a aussi composé un thème qu’on entend les gens fredonner quand on se balade du côté de la salle de montage. Il est très accrocheur, c’est incroyable.

Racontez-nous votre rencontre avec Stan Lee.

Réaliser ANT-MAN m’a donné l’occasion de diriger Stan Lee. Le fait qu’il apparaît dans tous les films Marvel n’est pas un secret, mais ce qui est intéressant dans celui-ci, c’est que son apparition se produit très tard dans le film et de manière très originale, dans une scène avec Michael Peña. Le jour du tournage de cette scène a été très spécial pour moi, car au fond je suis toujours ce gamin fan des comics Marvel qui a grandi en Caroline du Nord et qui pour son premier voyage à New York, en 1974, avait précieusement noté l’adresse du siège de Marvel sur Madison Avenue. J’avais dit à mon père, qui était banquier, que je voulais aller chez Marvel mais il n’avait aucune idée de ce que c’était. Nous nous sommes tout de même rendus à l’adresse et j’ai découvert un banal immeuble de bureaux. Nous avons pénétré à l’intérieur et j’ai demandé s’il était possible de rencontrer Stan Lee. On m’a dit qu’il n’était pas présent ce jour-là mais on m’a présenté Sal Buscema, un des dessinateurs des comics.

Il était sans doute là pour déposer son travail pour le numéro d’un des magazines pour lesquels il travaillait, mais il m’a gentiment fait visiter les bureaux et m’a donné des comics et des produits dérivés comme des stylos et des bloc-notes. J’en garde un souvenir émerveillé, même si je n’ai pas vu Stan Lee ce jour-là. J’ai fini par le rencontrer en 1997, au Comic Con, où je lui ai fait dédicacer mon exemplaire de Origins of Marvel Comics.

Je n’aurais jamais imaginé un jour le diriger dans un de mes films et pouvoir passer du temps en sa compagnie. Le petit garçon de 10 ans que j’étais aurait tout simplement implosé !

Stan Lee a été remarquable. Je serais heureux de n’avoir ne serait-ce que la moitié de son dynamisme quand j’aurai 90 ans ! C’est une légende car ses héros sont très modernes. Dans les années 60, 70 et 80, leur succès était surtout américain, mais aujourd’hui, il est mondial. Ces histoires sont porteuses d’espoir. Avoir la chance de réaliser un film Marvel est un rêve devenu réalité car c’est un studio qui a la capacité de raconter ces histoires de manière grandiose, et en tant que cinéaste, avoir accès à ce genre de ressources et travailler avec les plus grands noms du cinéma est tout simplement extraordinaire.

À propos du film

Avec ANT-MAN, le nouveau stade d’évolution de l’Univers Cinématographique Marvel porte pour la première fois à l’écran l’un des membres fondateurs des Avengers.

Doté de l’incroyable capacité de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force, Scott Lang, un cambrioleur de génie, va devoir réveiller le héros qui sommeille en lui afin d’aider son mentor, le docteur Hank Pym, à protéger le secret du spectaculaire costume d’Ant-Man contre une menace d’un nouveau genre. Ensemble, les deux hommes vont tenter un cambriolage impossible pour sauver le monde d’une issue fatale...

ANT-MAN est interprété par Paul Rudd dans le rôle de Scott Lang, alias Ant-Man ; Evangeline Lilly dans celui de Hope van Dyne, la fille de Hank Pym ; Corey Stoll dans le rôle de Darren Cross, alias Yellowjacket ; Bobby Cannavale dans celui de Paxton ; Michael Peña dans le rôle de Luis ; Tip « T.I. » Harris dans celui de Dave ; Wood Harris dans le rôle de Gale ; Judy Greer dans celui de Maggie ; David Dastmalchian dans le rôle de Kurt ; et Michael Douglas dans celui du Dr Hank Pym.

Le film est réalisé par Peyton Reed et produit par Kevin Feige, p.g.a., avec Louis D’Esposito, Alan Fine, Victoria Alonso, Michael Grillo, Stan Lee et Edgar Wright comme producteurs exécutifs. L’histoire est signée Edgar Wright & Joe Cornish et le scénario Edgar Wright & Joe Cornish et Adam McKay & Paul Rudd.

ANT-MAN, le nouveau film d’aventures des studios Marvel, sortira sur les écrans français le 14 juillet 2015.




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