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  Sommaire - Films -  G - L -  Hercule (Hercules)
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"Hercule (Hercules) " de Brett Ratner

 

Scénario : Ryan Condal & Evan Spiliotopoulos, d’après le comic « Hercules » de Steve Moore
Avec : Dwayne Johnson, Ian McShane, Rufus Sewell, Ingrid Bolso Berdal, Peter Mullan, John Hurt, joseph Fiennes, Aksel Hennie
Distribué par Paramount Pictures France
99 mn - Sortie le 27 Août 2014 - Note : 2/10

Le péplum et autres mythologies cinématographiques a le vent en poupe depuis quelques années, depuis les succès de « 300 » - pourtant pas un chef-d’œuvre - et de « Troie » - qui aurait pu être un chef-d’œuvre si un Paul Verhoeven avait été derrière la caméra en lieu et place de Wolfgang Petersen. Depuis, on a eu « Les immortels », « Le choc des titans »... Faites votre choix, libre à chacun d’aimer ou détester. Et voici qu’aujourd’hui, c’est Hercule, le célèbre demi-dieu grec qui est sur le podium. D’abord avec un projet mis en scène par Renny Harlin, « La légende d’Hercule » et aujourd’hui avec « Hercule », tout simplement, interprété par Dwayne Johnson (« Le roi Scorpion », les derniers « Fast and furious », une armoire à glace monumentale surnommée à l’époque de ses matchs de catch, « The Rock »... Juste histoire de faire un petit retour en arrière !), jusque-là, pourquoi pas, et réalisé par... Brett Ratner. Petersen à côté, c’est David Lean. Et « Troie », « Lawrence d’Arabie ». Donc, « Hercule »...
Après avoir vaincu bien des épreuves, narrées de façon « légendaire » par son neveu, Hercule et ses compagnons mercenaires sont embauchés par le roi de Thrace qui demande leur aide pour mettre fin au règne d’un conquérant qui n’a de cesse de le harceler pour devenir ainsi maître de plusieurs royaumes. Le salaire étant conséquent, Hercule accepte la mission. En même temps, cela lui fait oublier un peu plus l’horrible tragédie qui le poursuit depuis son départ d’Athènes : il s’est réveillé baignant dans le sang de sa femme et de ses enfants, et n’a plus souvenir de ce qu’il a fait pour vivre cet enfer. Mais en même temps que la guerre pour Thrace va enfin prendre l’avantage d’Hercule, ce dernier va alors découvrir que sa renommée sert d’autres desseins plus vils, et que les apparences peuvent tromper même le plus grand des guerriers.
Oui, vous avez bien lu : adieu la mythologie, on démystifie les exploits d’Hercule de façon en plus ridicule (l’Hydre n’est en fait que des brigands portant des masques de serpent géant !) pour en arriver à un mercenaire certes plus fort que d’autres mais qui n’a plus rien à voir avec les Dieux de l’Olympe ! Bon. Pourquoi pas. Mais à condition que cela soit fait avec intelligence, respect et talent. Qualités dont est totalement dépourvu ce tâcheron de Brett Ratner - responsable du plus mauvais « X-Men » quand même - , cinéaste imbu de sa personne, qui collectionne depuis quelques années les bides et qui n’a signé qu’un seul bon film dans sa carrière, celui qui en plus se vautra au box-office - c’était un signe ! - , à savoir le très bon « Family Man », projet pour lequel Ratner s’était vraiment passionné. Ici, rien, aucune passion, c’est fainéant du début à la fin, fauché - le royaume de Thrace et de Grèce, ben quelques vieillards, une poignée de soldats, un roi félon, et voilà ! -, bourré d’humour au ras des pâquerettes, bien gras parfois, et surtout, cette démystification traitée ainsi sabre tout. Alors d’accord, Dwayne Johnson fait presque illusion, bien que les remords liés à la mort de sa famille ne le travaillent pas tant que ça, deux trois séquences finales relèvent enfin le niveau mais autrement, non, rien à sauver. La mythologie a cet attrait en plus de donner du surhomme à un homme. Même dans « Troie », Achille joué par Brad Pitt arrivait à nous faire douter de sa seule nature humaine. Ici, rien, aucun doute, on nous la sert « Sept mercenaires » et le tout emballé par un amateur qui n’a aucune qualité pour ce genre d’histoire plus grand que nature. Et au point où on en est, eh bien, on va jeter un coup d’œil sur la version de Renny Harlin : certes lui non plus ne fait dans la dentelle, mais autant Ratner est mauvais et balourd, autant Harlin assume son mauvais goût par de vraies qualités de cinéaste qui a au moins le mérite de savoir filmer l’action avec un certain talent. Pour peu que la mythologie soit là, on lui pardonnera peut-être des erreurs. Mais pour cet « Hercule » chroniqué ici, non, on ne pardonne rien à Brett Ratner.

Stéphane THIELLEMENT

Lire dans le No 85 de sfmag du 21 août 2014 l’interview de Brett Ratner et l’avis sur le film d’Andrée Cormier... Le No 85 de sfmag est le premier de la nouvelle formule du magazine : nouvelle maquette, plus de pages pour le même prix,nouvelle rubrique (TV)



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