– D’après Freud la part de "ça" chez l’enfant fait que nous ne sommes pas limités par la conscience. Nous sommes petits et cruels. Tournons ça à notre avantage.
– Il a raison. Allons botter quelques culs zombies.

La vie au collège présente l’intérêt d’avoir une classe de biologie où un professeur dévoué (on ne dit pas "savant fou") expérimente sur un porc une recette de sa composition. Cependant l’effet secondaire sur les assistants humains de cette expérience est assez inattendu.
Pendant ce temps le principal poursuit l’application de mesures coercitives. Après les grillages aux fenêtres il supervise la mise en place de chaines aux poignées de porte afin que les voyous ne sèchent plus les cours.
Mais la discipline semble problématique puisque les efforts que les élèves se donnent dans la représentation d’une comédie musicale sont perturbés par un comportement inattendu.
Ceci donne lieu à une séance de cavalcade qui indispose fortement la surveillante : "on ne court pas dans les couloirs !". Ben oui, mais les zombies...(les effets secondaires chez les participants humains, vous vous rappelez ?).
Pendant que les professeurs protestent "Arrêtez de me manger !" les élèves s’organisent. L’une d’elle souhaite appeler sa mère pour faire un procès à l’école (l’action se déroule aux USA).
D’autres se livrent à des démonstrations d’affection intempestives :
– Hé Wendy a embrassé Bobby, beurk !
– Les zombies viennent de bouffer tout le club de théâtre et t’as pas moufté, mais là Wendy embrasse Bobby et ça te dégoute ?
D’autres songent à se procurer un armement. Les clubs sportifs fournissent batte de base-ball, crosse de hockey et fleuret, tandis que le stock d’objets confisqués aux élèves se révèle riche en cran d’arrêt (nous sommes en 1974 et les armes automatiques ne figurent pas encore dans l’arsenal des jeunes élèves). Cependant certains jeunes chrétiens fondamentalistes préfèrent recourir à la prière. Or il s’avère que les citations bibliques se révèlent totalement inefficaces face aux zombies, mais le crucifix (dans l’œil d’un mort-vivant) si !
Mêlant fantastique et humour noir Bob Fingerman renouvelle discrètement le mythe du zombie, cette fois par le choix de leurs adversaires (petits mais hargneux).

Damien Dhondt

Scénario, Dessin & Couleurs : Bob Fingerman _ Petites cervelles _ Edition Humanoïdes Associés _ juillet 2014 _ Inédit, grand format, 96 pages couleurs _ 14,20 euros