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  Sommaire - Films -  G - L -  Lovelace (Id.)
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"Lovelace (Id.) " de Rob Epstein & Jeffrey Friedman

 

Réal. & scénariste : Rob Epstein & Jeffrey Friedman
Avec : Amanda Seyfried, Peter Saarsgaard, Sharon Stone, James Franco, Robert Patrick, Eric Roberts, Juno Temple, Chloe Sevigny, Chris Noth
Distribué par Helios Films
93 mn - Sortie le 8 Janvier 2014 - Note : 4/10

Et une autre biographie. Qui dira quelque chose à une certaine génération de public, de ceux qui découvrirent les premiers pas du cinéma porno, un peu comme Sylvia Krystel chez nous, dans l’érotisme, pour « Emmanuelle ». Allez parler d’elle aujourd’hui, personne ne réagira.
Linda Lovelace fut donc la première vraie star féminine du porno. Elevée par une mère rigide (Sharon Stone à l’écran !), la belle et jeune Linda rencontre Chuck Traynor, qui la séduit par sa gouaille, son look viril, ses différences si marquées par rapport à l’univers qu’elle a connu jusqu’ici. Petit à petit, Chuck entraine Linda vers des émancipations d’interdits, arrive à la faire jouer dans du cinéma porno au point d’en faire le premier film à sortir en salles et hors du ghetto, le célèbre « Gorge profonde ». Dès lors, la vie de Linda tombe sous les projecteurs, elle devient célèbre... mais dans son domaine, elle ne peut plus en sortir, et Chuck devient le pire des souteneurs. Battue, abandonnée, humiliée, Linda parviendra quand même à sortir de l’emprise de ce psychopathe, renouera avec sa famille, et parviendra même à construire une famille. Son courage l’aidera à écrire sa biographie, lui redonnant une identité qu’elle avait enterrée, jusqu’à sa disparition soudaine dans un accident de voiture.
Voilà, vous savez tout. Et le film est à l’avenant. Sans personnalité, se contentant de suivre le parcours de Linda Lovelace, dont Amanda Seyfried réussit à restituer aussi l’innocence perdue et une fragilité héritée d’une éducation qui n’était plus de ce temps, ce début des années 70, berceau de bien des changements sur le plan sexuel. Il n’est pas question de regretter un manque de « croustillant » - de ce côté-là, passez votre chemin, le film n’est pas voyeuriste - ,il est simplement regrettable de voir une telle biographie, nantie d’un casting quatre étoiles, qui se replonge en plus avec succès - un des atouts du film - dans cette époque, manquer cruellement de points de vue, d’identité, de personnalité. Là, on a juste un banal téléfilm digne d’un « Dossier de l’écran » de la grande époque. Oui, verdict un peu dur, mais tel est ce « Lovelace » qui nous rappelle que dans le genre, Paul Thomas Anderson avait réussit avec « Boogie nights » quelque chose de bien plus ambitieux en tous points. Et en tant que star féminine du genre, Linda Lovelace méritait mieux que ce traitement si terne.

Stéphane THIELLEMENT



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