8/10

Souffrant de pénurie de pétrole les Etats-Unis vont le prélever dans des puits sous-marins situés au fond des eaux territoriales ennemies. Evidement il faut ensuite aller le chercher et c’est le boulot des sous-mariniers. Mais les vingt derniers sous-marins ayant disparu le 21° part en mission avec à son bord un psychologue infiltré et peut-être également des agents ennemis. Parcourant les eaux radioactives, traqué par une meute de sous-marins adverses, le sous-marin nucléaire progresse. Entre les sabotages, les accidents, les névroses et les psychoses la paranoïa se développe.
Précisons qu’il n’y a pas de véritable dragon dans ce roman. Ce terme est à rapprocher d’une notion en psychologie. Avoir fait des études de psychanalyse comme de géologie sous-marine a permis à Herbert d’utiliser ces deux matières dans un roman de SFse situant dans un contexte post-apocalyptique. La réédition nous permet de redécouvrir le premier roman de Frank Herbert (1955) ayant obtenu l’International Fantasy Award et étant rédigé sans chapitre (la prébublication en trois parties dans Astounding Science Fiction y ayant contribué).
Le sujet aurait permis de nos jours un techno-thriller avec un luxe de description des compétences technologiques. Mais dans les années 50 on se contentait d’affirmer qu’un engin futuriste fonctionnait tout simplement et on se concentrait sur les aspects annexes : ici la dimension psychlogique (à rapprocher de la barrière de Santagora du même auteur (1968).

Damien Dhondt

Frank Herbert _ Le Dragon sous la mer ("The dragon in the sea", trad. Paul Chwat) _ Pocket _ Rédition, poche, 252p. 5,50 euros