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  Sommaire - Livres -  M - R -  L’ère des gladiateurs
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"L’ère des gladiateurs "
Frédéric Pohl & Cyril. M. Kornbluth

Editeur :
Pocket
 

"L’ère des gladiateurs "
Frédéric Pohl & Cyril. M. Kornbluth



  Nous offrons un divertissement sain, nous satisferons aux besoins de tous les hommes, qui exigent de s‘exprimer sous une forme artistique. Nous offrons un moyen d’évasion à la classe laborieuse des maisons-bulles comme aux masses de Belly Rave. Nos spectacles leur permettent de défouler leur agressivité. Allocations et jeux du Cirque : ce sont les deux mamelles de notre société.

Comme tous les employés des USA Norvell Bright bénéficie de l’usage d’une « maison-bulle ». Cette maison-intelligente accorde un luxe relatif et une sécurité matérielle à tous les employés des grandes compagnies. Une fois son travail terminé Norvell peut retourner dans la tranquillité relative de son foyer auprès de son épouse plus ou moins acariâtre et de sa belle-fille relativement énervante.
Peut-on dans ce cas lui en vouloir de se consacrer avec passion à son travail : celui de concepteur de spectacles pour les Grands Jeux. Son talent artistique se manifeste dans l’utilisation judicieuse des champ de mines et des barbelées, ainsi que du déclenchement de la foudre artificielle dans les divers combats de gladiateur impliquant entre autres des combat de lutteuses contre des boxeurs, des affrontements d’enfants ou des duels de vieillard, sans oublier un numéro de funambule au-dessus d’un bassin rempli de piranhas.
De son côté Charles Mundin exerce l’activité peu rémunératrice d’avocat pénaliste. Le lucratif droit des affaires lui est interdit car il n’appartient pas à une famille régnant sur les cabinets d’avocats.
Pourtant on lui confie une obscure affaire de succession. S’agit-il d’une erreur ou bien a-t-on considéré qu’il ne pouvait qu’échouer dans cette affaire complexe n’appartenant pas à son domaine de compétence ?
Quoiqu’il en soit Norma et Donald Lavin comptent sur lui pour retrouver leurs droits sur la société G.M.L. G.M.L. ? La société qui fabrique les maison-bulles ? En effet et rares sont les personnes sachant que le « L » signifie Lanvin. Les deux enfants du concepteur des maisons-bulles bénéficient de 25 % des actions. Or la localisation de ces actions a été effacée de la mémoire de Donald Lavin. Le conditionnement ne peut théoriquement être effectué que par les autorités et seulement sur des criminels, quoiqu’il en soit le déconditionnement est illégal.
Bref, pour Charles Mundin disposant de ressources financières limitées la situation est bloquée. De plus Norma Lavin vient de se faire enlever en plein cœur « Belly Rave » le bidonville cauchemardesque où sont parqués sont qui se retrouvent dépourvus de maison-bulles et où la police ne pénètre que pour y déposer les nouveaux habitants (et ceci en voiture blindée !).
Pénétrant dans ce monde sans loi Mundin a la surprise d’y découvrir un de ses anciens clients en la personne de Norvell Bright. Évincé de son poste par un rival ambitieux il a perdu son emploi et par conséquent sa maison-bulle. Exilé dans « Belly Rave » il y a découvert la réalité sociale résultant de la perte de logement de fonction. Heureusement son épouse qui y avait déjà séjourné dans son enfance et lors de son premier mariage a pris en charge la direction des opérations (révolver en main) enjoignant à sa fille de se procurer par ses propres moyens sa subsistance, faute de quoi elle la vendrait. N’a-t-elle pas été autrefois vendue par ses propres parents à l’âge de 13 ans ? Et tandis que la belle-fille de Bright intègre un gang violent, son beau-père se découvre un rôle d’informateur auprès d’un avocat désespéré.
Cette science-fiction sociale datant de 1949 relate l’opposition entre l’aristocratie judiciaire et le darwinisme forcené. Les deux auteurs ont rivalisé d’humour noir. L’aboutissement de la démarche sarcastique se matérialise lors de la révélation de l’identité du « big boss de fin de niveau ».

Damien Dhondt

Auteur : Frédéric Pohl & Cyril. M. Kornbluth, Illustration : W. Siudmark _ L’ère des gladiateurs _ Gladiator-At-Law (1949), Traduction : Michel Deutsch _ Edition Pocket _ 1989 _ Réédition, poche, 192 pages





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