Avec : Natasha Loring, Matt Kane, Richard Dillane, Peter Brooke...

La première des choses qu’il faut savoir sur The dinosaur project est qu’il appartient à la catégorie des « found footage ». Beaucoup sont allergiques à ce genre de films, et ce ne sont pas les récents Chroniques de Tchernobyl ou Paranormal activity 4 qui vont les faire changer d’avis.
Mais un regard neutre et sans à priori sur ce long métrage pourrait peut-être les ramener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de ce genre cinématographique.
En effet, il n’est pas dépourvu d’un charme désuet - ceci dit sans aucune idée péjorative - qui rappelle parfois Le monde perdu de Conan Doyle ou la patte de Harryhaussen. L’histoire est simple : un groupe de cryptozoologues part à la recherche du légendaire Mokele-Mbembe au fin fond du Congo. Mais bien sûr l’expédition ne va pas se dérouler aussi bien que prévu. Par chance, ils ont dans leurs bagages un nombre conséquent de caméra qui vont leur permettre de filmer sans problème de batterie ou de stockage plus d’une centaine d’heures de vidéo haute définition. Et aussi parce sinon, on n’aurait pas pu voir le film...
Il y a des gentils et un méchant, tous rapidement identifiés, des personnages qui montrent ostensiblement qu’ils en savent plus que ce qu’ils veulent bien dire. Ils sont trop lisses et sans profondeur et on devine assez rapidement l’ordre dans lequel les protagonistes vont disparaître.
Et pourtant, à la vision du film, une certaine magie opère. Peut-être parce qu’on commençait à en avoir assez de voir des zombies ou des esprits revanchards filmés à la manière d’un Michael Bay cocaïnomane. Ici, on n’a pas l’impression de se retrouver dans un grand 8 dès que l’action s’emballe, ou de voir des plans absolument irréalistes lorsque le récit est en phase de dialogue ou de tension. Bref, un réel effort de mise en scène a été fait pour que le spectateur ne passe pas son temps à essayer de comprendre ce qu’il regarde. Et cela se ressent dans l’intensité et la subjectivité dans lesquelles on baigne en visionnant le film. On peut se concentrer sur la scène et saisir instantanément la topographie de l’action, même lorsque la caméra se met à trembler ou à vibrer. De plus, les effets spéciaux, des CGI, sont bien réussis, et ne donnent pas dans le comique involontaire, ce qui est très souvent le cas dans ce genre de production manquant de moyens.
Enfin un petit message écologique en filigrane, rien de bien méchant et suffisamment léger pour qu’il ne devienne pas trop lourd à digérer en le martelant toutes les cinq minutes, tente (et y parvient) d’enrichir le propos du film.
Pour résumer, un peu plus d’une heure vingt qui vous changeront de la saveur insipide des Paranormal activity, ou de l’atavisme affligeant de ceux qui tentent de les copier. La preuve : vous appuierez sur la touche pause lorsque votre vessie vous réclamera un plus d’espace...

Note film : 6/10
Bluray : Région B/2 - Cinemascope - Bonus 1/10 : making of, featurette. - Son : Anglais Dolby digital 5.1 et DTS-HD. Durée : 83 minutes. Sortie UK : 27 août 2012. Disponible en import.
Aucune date de sortie en France pour le moment.

Luc Bertocci