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  Sommaire - Films -  G - L -  Jason Bourne : L’héritage ( The Bourne Legacy)
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"Jason Bourne : L’héritage ( The Bourne Legacy) " de Tony Gilroy

 

Scénariste : Tony Gilroy et Dan Gilroy, d’après les personnages créés par Robert Ludlum
Avec : Jeremy Renner, Rachel Weisz, Scott Glen, Stacy Keach, Edward Norton.
Distribué par Universal Pictures International France
135 mn
Sortie le 19 Septembre 2012
Note : 6/10.

Il y a dix ans, Universal s’emparait du cycle d’espionnage signé Robert Ludlum s’articulant autour d’un super-agent amnésique et pourchassé par tous, à une échelle internationale. Jason Bourne fracassa lors de trois films le box-office à chaque sortie, fit passer Matt Damon, interprète du rôle-titre, à un statut plus adulte, révisa les codes de l’action (repris par la suite dans bien d’autres films, ne serait-ce que les... James Bond !), constitua une trilogie d’un excellent niveau avec les signatures pour le premier de Doug Lyman et pour les deux autres par Paul Greengrass. Maintenant, le sujet était traité, bien traité, le dossier Bourne était clos, revenir dessus semblait n’apporterait rien de plus. Mais Hollywood est Hollywood, et on ne tue pas ainsi une franchise aux tels œufs d’or. Et c’est à Tony Gilroy, scénariste de la trilogie que revint la lourde tâche de faire du neuf avec du vieux, et en sachant que Matt Damon en avait bel et bien fini avec Jason Bourne. Et comme il avait déjà réalisé par le passé (deux films vraiment très, très oubliables...), Gilroy assurerait aussi ce second poste. Et « Jason Bourne : l’Héritage » sortit de l’ombre...
Jason Bourne a révélé au grand jour une conspiration d’ordre mondial cachée sous le nom de Treadstone. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, le programme n’étant en fait qu’un prologue à quelque chose de beaucoup plus dangereux nommé Outcome. Soit six agents transformés en supers agents de terrain et dotés par des manipulations chimiques d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Apprenant que tout cela risque d’être mis à jour, le colonel Byer, avec l’accord de très hautes autorités gouvernementales, décide d’éliminer ses cobayes. Sauf que l’un d’eux, Aaron Cross, a littéralement dépassé les espoirs les plus fous de ses créateurs et de ce fait, il devient l’arme ultime en même temps que l’ultime danger pour certains et qui est à éliminer coûte que coûte.
Le succès de la trilogie Bourne est dû à la découverte d’une véritable machine de guerre humaine, à l’intelligence accrue, doué pour les langues et toute autre qualité pour se fondre dans n’importe quel pays du globe. Là-dessus, chaque film recule les limites des implications de ces secrètes agences gouvernementales au poitn qu’au final, la tête de l’empire finit par tomber, après nous avoir tenu en haleine pendant trois fims, d’un bout à l’autre de la planète, le tout surveillé par une technologie de pointe. On était soufflé, le genre gagnait en ambition tout en conservant une grande part d’action certes spectaculaire mais aussi d’une rare violence et complètement destructrice. Pouvait-on faire mieux ? A part James Bond, difficile à envisager. Sauf pour Tony Gilroy qui dit simplement qu’on va faire encore plus fort - Aaron Cross vaut dix Jason Bourne -, plus fou -là on tombe dans les expériences militaires pour créations de super-soldats -, et surtout encore plus monumental quant à l’implication politique et secrète de certains gouvernements et de leurs agences de renseignement et d’espionnage. Sauf que trop c’est trop, et ce qu’on a accepté sur trois films avec Jason Bourne, on doit l’accepter en un seul film avec Aaron Cross. Qui fait comme Jason Bourne en plus : surdoué en arts martiaux et autres techniques de combat, sachant tout piloter, parlant plusieurs langues, maitrisant une moto en n’importe quelle circonstance que ce soit sur terre ou dans les airs, etc... Alors oui, Jeremy Renner remplit parfaitement bien son rôle, mais ça, on n’en doute plus depuis « Démineurs ». mais pour le reste, le scénario ne fait que « moderniser » ce qui a déjà été fait dans les trois films précédents. Et Tony Gilroy s’avère meilleur en écriture qu’en réalisation et mise en scène, et ce ne sont pas ses deux travaux précédents qui prouveront le contraire. Ici, ses scènes d’action sont parfois hors-jeu, ou incompréhensibles. Ce qu’il couchait peut-être bien sur le papier ne se restitue pas aussi bien sur pellicule. Et au bout du compte, ce « Jason Bourne : l’héritage » se suit sans déplaisir, soyons honnêtes, mais aussi et surtout sans aucune passion, et sans réel intérêt. Alors, cela valait-il le coup de relancer la franchise en partant avec d’autres tout en amplifiant les données des précédents ? Là est la question...

St. THIELLEMENT



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